ZNIEFF 430020287
PRÉS HUMIDES ET MARAIS DU PEU ET DU BREUILLE

(n° régional : 45000010)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Sur les seconds plateaux du Jura, le village de Laviron se situe en contre-bas du mont du Peu, boisé au sommet. Au sud, le paysage s'ouvre sur le plateau au relief faiblement marqué, occupé par des prairies. Des affleurements de marnes imperméables dans le sous-sol calcaire du Jurassique déterminent la formation de milieux humides très diversifiés en périphérie nord et ouest du village.

La majeure partie de la zone est occupée par un vaste pâturage humide de pente, dans le bas du coteau du Peu. La végétation des niveaux topographiques inférieurs et des zones de suintements, dominée par les joncs, reste toutefois très diversifiée. Les espèces y sont caractéristiques des milieux riches et humides : reine des prés, populage des marais, cirses des rives et des ruisseaux, laîches paniculée et de Lachenal. Vers le haut de la pente, des espèces plus mésophiles apparaissent, accompagnées par des buissons épineux. La grande surface de la zone, la disposition des habitats en mosaïque, la diversité de structure de végétation et le mode d'exploitation (pâturage extensif) confèrent au site un intérêt écologique et paysager particulier, bien qu'aucune plante rare n'y soit recensée.

A l'ouest de la zone, une vaste prairie hygrophile, dominée par le scirpe des bois, est entourée par divers habitats humides : mégaphorbiaie, frênaie, étang et bas-marais.

Le marais de pente, occupant les franges sud et ouest de la prairie, est l'habitat le plus remarquable. Il se distingue par un sol alcalin, pauvre en nutriment, et il est soumis à des fluctuations de niveau de la nappe phréatique. Dominé par la molinie et la laîche puce, il abrite tout un cortège floristique méso-hygrophile de plantes à fleurs originales, de répartition strictement limitée, inféodées à ces premiers stades de la formation d'une tourbière. Au sud, le bas-marais est colonisé par une pinède sur tourbe (pin sylvestre). Un ruisseau bordé d'aulnes glutineux le longe au nord. Toutefois ce cours d'eau a été interrompu et canalisé afin de créer des mares à grenouilles. Un étang plus vaste, creusé au nord du village, se prolonge par une roselière à massette à larges feuilles. Enfin, au sud du Petit Vernois, le ruisseau est entouré par une zone alluviale naturelle composée d'une frênaie et de diverses formations herbacées hautes (magnocariçaie, roselière, mégaphorbiaie…).

 

Sur le plan entomologique, les formations herbacées humides, aux floraisons abondantes et réparties dans l'année, sont favorables à l'alimentation de nombreux insectes floricoles, en particulier des papillons de jour. Ces habitats originaux, très sélectifs, autorisent l'installation d'un cortège d'insectes particulier. Les plans d'eau sont favorables aux libellules et aux amphibiens, en tant que sites d'accueil et de reproduction.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la préservation des zones humides, tant pour leur intérêt patrimonial que fonctionnel, est un objectif prioritaire affirmé par la loi sur l'eau du 03/01/92 : le décret d'application du 29/03/93 instaure une protection contre leur destruction.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur sont essentielles dans le cycle de l'eau : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des eaux de surface.

Afin d'assurer la conservation des habitats, le principal objectif consiste à préserver le fonctionnement hydrique de la zone. Il convient donc d'éviter toute opération pouvant contribuer à l'assèchement du milieu (drainage ou assainissement), mais aussi plantations de résineux dans le secteur. De même, le creusement d'étangs à grenouilles, influant sur le niveau de la nappe et amputant la surface de marais, doit être limité.

Les apports d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, sont déconseillés. Dans le cas contraire, il s'ensuivrait un déséquilibre trophique préjudiciable à la flore très spécialisée du bas-marais oligotrophe.

 

Commentaires sur la délimitation
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