ZNIEFF 430020294
ETANG DE CHEVIGNY

(n° régional : 14039009)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

 

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

 

Dans la partie méridionale, en milieu ouvert essentiellement dominé par des prairies, l'étang de Chevigny s'inscrit en contrebas du village de Fontainebrux, à l'est du bois de la Communauté. Ce vaste plan d'eau alimenté par le ruisseau de Jean Bon fut remis en eau dans les années 1980. Les roselières (dominées par des massettes) et les formations de grandes laîches sont particulièrement étendues dans la partie orientale, où elles sont bordées de buissons de saules. La végétation aquatique est diversifiée : groupements de petits potamots, communautés flottantes de renoncules, tapis de châtaigne d'eau. A noter la présence de la naïade marine, protégée au plan régional.

 

La végétation riveraine bien développée favorise l'accueil d'une faune remarquable. A cet égard, l'étang de Chevigny est l'un des plus intéressants du réseau bressan pour les oiseaux : cette zone est particulièrement attractive pour la nidification et comme étape migratoire. C'est l'unique site de Bresse comtoise pour la reproduction du canard chipeau et de la sarcelle d'été, appréciant tous deux les roselières denses inondées. D'autres oiseaux peu communs sont contactés : la gorge bleue à miroir, le phragmite des joncs, l'échasse blanche, le vanneau huppé et le petit gravelot. A la faveur de conditions particulières en 2004, ces trois derniers ont nidifié aux abords immédiats de la zone en eau. Pour les batraciens, trois espèces de tritons, la grenouille agile et le sonneur à ventre jaune sont recensés, bénéficiant tous d'un statut de protection en France. En effet, l'humidité constante, l'imbrication étroite des milieux aquatiques et la proximité de boisements sont autant de facteurs propices à leur reproduction.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante et d'amphibiens protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 17/04/81, 22/06/92, 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).

 

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Ces milieux ayant été créés par l'homme, leur devenir est lié à une gestion active. Dans les étangs, la poursuite d'une pisciculture extensive est donc à encourager. Par ailleurs, la pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été et assec périodique (favorisant la minéralisation de la matière organique et le rajeunissement du milieu). Enfin, toute opération de drainage ou d'assainissement est à proscrire dans les prairies et les boisements périphériques.

 

Commentaires sur la délimitation
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