ZNIEFF 430020297
PRAIRIES HUMIDES DU CARRE SAINT-DENIS ET DU BREUIL

(n° régional : 44000023)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Après un parcours encaissé, la vallée de la Colombine se développe plus largement quand le cours d'eau s'engage dans la dépression de Vesoul, sur des alluvions plutôt imperméables. Le Carré Saint-Denis et le Breuil sont les derniers milieux naturels de plaine non aménagés à l'est de l'agglomération vésulienne, le reste de l'espace ayant été progressivement urbanisé. Ainsi, ce secteur se présente sous la forme d'une prairie enchâssée dans un réseau complexe de voies de communication (chemin de fer et routes), de zones industrielles et commerciales.

Les groupements prairiaux herbacés se répartissent selon le degré d'inondabilité (micro-topographie) et le mode d'exploitation : prairies humides fauchées à séneçon aquatique et brome en grappe, associations à colchique et fétuque et pâturages mésophiles à ray-grass et crételle. Sur les secteurs moins entretenus se développe une végétation nitrophile à hautes herbes. Une belle ripisylve (saulaie et aulnaie-frênaie) borde les méandres de la Colombine ; quelques fourrés et bosquets apportent également une diversification de structure dans le paysage. Le cours de la rivière, bien diversifié, présente des formations immergées à renoncule flottante. Une végétation pionnière annuelle nitrophile se développe sur des bancs de vase émergés périodiquement ; son maintien est lié à celui de la dynamique du cours d'eau (rajeunissement par les crues).

Ce secteur enclavé assure des fonctions importantes pour l'avifaune. D'une part, il est utilisé comme zone de refuge par des espèces liées aux milieux humides. Par exemple, un couple de tarier pâtre est cantonné sur la zone (observation 2008) et le râle des genêts y a été contacté par le passé. Cette dernière espèce, typique des prairies de fauche humides, est en régression alarmante à l'échelle de la région et de la France. Toutefois, le milieu lui reste favorable. En outre, ces prairies ont une fonction importante de gagnage (territoire d'alimentation) pour les oiseaux urbains et péri-urbains. Bien que les habitats soient propices à l'accueil des oiseaux, leur surface relativement restreinte et l'isolement de cette zone peuvent expliquer en partie la pauvreté du peuplement ornithologique.

Cet espace accueille diverses espèces d'amphibiens pour leur reproduction, ce qui rehausse son intérêt faunistique. Parmi les quatre espèces recensées, bénéficiant toutes de statuts de protection en France, les tritons crêté et ponctué présentent une forte valeur patrimoniale. Les milieux diversifiés alentours sont utilisés lors de la phase terrestre. Parmi les insectes, on soulignera la présence du cuivré des marais, papillon de jour typique de ces prairies humides, protégé au plan national.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 " Pelouses vésuliennes et vallée de la Colombine ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 23/04/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Cet espace joue le rôle d'un espace tampon dans la plaine alluviale, en assurant des fonctions d'amélioration de la qualité de l'eau, de régulation du débit et de limitation de l'érosion.

La gestion traditionnelle a contribué à créer une mosaïque d'habitats semi-naturels devenus relictuels. Ces derniers présentent un grand intérêt comme point d'accueil pour la faune le long de corridors écologiques (vallées de la Colombine et du Durgeon). La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l'intégrité des milieux. Il convient donc de conserver la végétation riveraine et les prairies inondables (trop souvent converties en cultures ou peupleraies, bien que cette évolution soit limitée sur cette zone). Les pratiques agricoles extensives actuelles sont donc à encourager : cependant, il serait souhaitable de retarder la fauche à la seconde semaine de juillet dans la partie centrale la plus humide.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation est fonction de l'inventaire des zones Humides de Franche-Comté.