ZNIEFF 430020301
MARAIS DE L'EPINE

(n° régional : 45000012)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Sur les seconds plateaux du Jura, le secteur de Valdahon présente un paysage au relief peu marqué, dans un environnement de prairies et de bois. Au lieu-dit " l'Epine ", à Etalans, une zone humide prend place au nord de la RD461, à l'est d'un chemin longeant la ligne ferroviaire. Des marnes intercalées entre les formations calcaires du plateau de Valdahon imperméabilisent la zone et des suintements sont à l'origine de la formation d'un bas-marais alcalin.

Dans ce milieu ouvert, les formations végétales dominantes présentent un faciès de prairie para-tourbeuse oligotrophe à molinie. Les bas-marais se distinguent par des sols alcalins pauvres en nutriments et sont soumis à d'importantes variations d'humidité au cours de l'année (battement du toit de la nappe phréatique). La végétation est dominée par la molinie bleue qui se développe en nappe, accompagnée de joncs, de laîches et de tout un cortège de plantes à fleurs, comprenant notamment la succise des prés et la callune. Les prairies à molinie sur sols calcaires sont plus riches en espèces que les variantes en milieu acide. Bien que de superficie restreinte, le marais de l'Epine présente de nombreuses espèces caractéristiques propres à ce milieu original et adaptées à ces conditions contraignantes ce qui lui confère un grand intérêt botanique. La parnassie des marais, la gentiane ciliée et surtout la pédiculaire des bois (protégée au plan régional) comptent parmi les plus remarquables.

Les variations de la micro-topographie induisent une différenciation de la végétation : quelques dépressions plus humides le long du chemin accueillent des plantes aux exigences hygrophiles plus marquées (massette, prêle, salicaire…) alors que des zones un peu plus élevées sont colonisées par des ligneux (saules, trembles, pins sylvestres, genévriers). Ces arbres ponctuent la zone et apportent une diversification de structure intéressante sur le plan écologique.

L'intérêt entomologique du site est élevé : ces formations herbacées humides, riches en plantes à fleurs, constituent en effet des habitats originaux, très sélectifs car ils permettent l'installation d'un cortège d'insectes remarquables, les floraisons abondantes et réparties dans l'année se révélant favorables à l'alimentation de nombreux insectes floricoles. Parmi les papillons diurnes présent, le damier de la succise (protégé en France) est le plus remarquable.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante et d'un insecte protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 06/05/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur dans le cycle de l'eau sont importantes : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des eaux de surface. Les bas-marais alcalins font partie des habitats qui ont subi la régression la plus grave et leur préservation revêt un intérêt majeur.

Les conditions de la préservation du site passent par l'absence de toute opération de drainage, d'assainissement, de remblaiement ou, inversement, de creusement de plan d'eau dans le secteur. Les apports d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, sont déconseillés au sein de la zone et dans les prairies environnantes. Un déséquilibre trophique serait préjudiciable à la flore très spécialisée des prairies oligotrophes, qui évoluerait alors vers une végétation plus banale. L'extension des ligneux est également à contrôler : une colonisation trop importante témoignerait d'un assèchement des milieux, remettant en cause la pérennité des groupements et des espèces qu'ils abritent. Pour la préservation du site, un pâturage extensif est préconisé.

 

Commentaires sur la délimitation
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