ZNIEFF 430020328
ETANG MALATREUX

(n° régional : 14000124)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

Dans la partie médiane, l'étang Malatreux s'insère dans un paysage ouvert en contexte agricole. Ses eaux sont du type oligo-mésotrophe (peu à moyennement riches en éléments nutritifs). La végétation présente une zonation caractéristique, de la pleine eau vers les berges : plantes aquatiques (notamment tapis flottants de châtaigne d'eau), puis amphibies, se répartissant en ceintures concentriques selon leurs exigences en humidité. Les roselières en queue d'étang sont composées pour l'essentiel de massettes, en association avec des grandes laîches. Des boisements (en particulier des saulaies arbustives) les bordent en périphérie.

La zone est particulièrement remarquable pour la faune qu'elle héberge. Composante du réseau des étangs bressans, elle est attractive pour l'avifaune qui trouve dans ces milieux imbriqués des lieux de reproduction et d'étape migratoire. La présence d'une belle ceinture de végétation offre des zones protégées favorables à la nidification de nombreux oiseaux d'eau. Parmi ceux-ci, le héron pourpré est inféodé aux roselières denses. Le site est également apprécié, en migration, par le bihoreau gris, héron trapu de taille plus modeste aux mœurs arboricoles. En outre, l'humidité constante, l'imbrication étroite des milieux aquatiques et la proximité de boisements et de prairies sont autant de facteurs propices à la reproduction des batraciens. Les populations sont bien diversifiées, avec la présence de trois espèces protégées en France, dont le triton alpestre et surtout la grenouille agile. Cette dernière, fréquentant les milieux semi-ouverts de plaine, est assez menacée en Franche-Comté.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est partiellement inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord ". En outre, la présence d'oiseaux et d'amphibiens protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 17.04.1981 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, la poursuite d'une pisciculture extensive est donc à encourager. En effet, l'eutrophisation serait préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité des habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique, quant à lui, favorise la minéralisation de la matière organique et le rajeunissement du milieu. Enfin, l'étang fonctionne en étroite relation avec son environnement proche : il convient de limiter les intrants dans les champs cultivés en périphérie et de préserver les mares et le réseau de haies environnants.

 

Commentaires sur la délimitation
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