DESCRIPTION
Le Mont d'Autrey s'inscrit au sein d'un ensemble appartenant à la région naturelle du plateau de Vesoul. Cette vaste surface tabulaire est constituée d'assises calcaires du Bajocien (Jurassique moyen). Ces roches sédimentaires ont pu être localement dégagées par l'érosion.
Le périmètre du site correspond au versant sud d'un promontoire culminant à 426 mètres. Ce secteur, établi sur des coteaux orientés du sud-ouest au sud-est, se présente comme une enclave dans une zone essentiellement forestière. Les groupements de pelouse subsistant, de type mésoxérophile (assez sec) à brome dressé et fétuque de Léman, sont restreints et en cours de fermeture. Cette association se trouve ici en limite d'aire de répartition, ce qui confère à cet ensemble un grand intérêt biogéographique. Les habitats forestiers relèvent de la hêtraie neutrophile à aspérule, type de boisement répandu dans la région.
Sur ce coteau, divers facteurs sont favorables à l'expression de groupements de pelouses : sols superficiels à squelettiques, pauvreté en éléments nutritifs et réserves en eau limitées, ensoleillement important. Ces conditions drastiques sélectionnent une flore diversifiée, riche en espèces patrimoniales (dont une protégée dans la région) et incluant de nombreux éléments d'affinité méditerranéenne. Ces pelouses sont soumises à une dynamique naturelle de recolonisation forestière particulièrement active : on observe ainsi toute une succession d'habitats plus ou moins enfrichés, comprenant notamment des ourlets et fourrés. Les boisements hébergent également une flore intéressante et originale.
Cette structure paysagère hétérogène, associant une mosaïque de pelouses et différents stades de recolonisation par les ligneux, est favorable à l'installation d'une faune typique. Ce secteur comportant des fleurs en abondance et de nombreuses lisières est particulièrement riche sur le plan de l'entomofaune : 24 espèces de papillons de jour et 11 de criquets et sauterelles sont en effet dénombrées. Parmi les papillons les plus remarquables, il faut citer le grand nègre et l'azuré du trèfle (prioritaires en Franche-Comté), ainsi que le damier de la succise, d'intérêt communautaire et protégé en France. La zone abrite aussi bien des taxons caractéristiques des lisières et clairières que d'autres inféodés aux pelouses, ce qui contribue à sa richesse. Le peuplement d'orthoptères se distingue par la présence d'une petite population de grillon d'Italie. Cette petite espèce thermophile et délicate aux fines antennes, peu commune, semble en extension en Franche-Comté.
Le milieu est cependant trop fermé pour accueillir des oiseaux typiques des pelouses sèches.
STATUT DE PROTECTION
La zone est incluse dans le site Natura 2000 " Pelouses vésuliennes et vallée de la Colombine ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
D'une manière générale, les pelouses sèches sont en régression. L'abandon des pratiques agricoles traditionnelles extensives compromet le maintien de ces milieux semi-naturels. Sur la zone du Mont d'Autrey, la principale menace est liée à l'enfrichement progressif : en l'absence d'intervention, la disparition à court terme des groupements de pelouse et de la flore associée est prévisible. L'objectif est de conserver une certaine proportion de buissons et de haies, structure paysagère la plus favorable à une diversité intéressante. Ainsi conviendrait-il de mettre en place rapidement des mesures de gestion (travaux périodiques de débroussaillage avec exportation des produits de coupe, puis éventuellement un entretien grâce à un pâturage extensif). A cet effet, des mesures agri-environnementales pourraient être favorables.
En outre, cette zone s'intègre dans le réseau écologique de pelouses sèches de la région vésulienne, propice à des échanges entre populations.
ÉTAT DE CONSERVATION GÉNÉRAL DU SITE (2014)
Les espèces déterminantes n'ont pas été retrouvées et la zone s'enfriche. Même si les zones d'ourlets représentent un biotope intéressant, il faut veiller à ce qu'ils ne colonisent pas toutes les zones de pelouses qui sont restreintes.
L'Ophrys abeille n'a pas été retrouvé mais elle est potentiellement encore présente au vue des habitats favorables existants.
Les zones ouvertes sont riches en papillons, mais 4 espèces sont principalement représentées: le Demi-deuil et le Myrtil dans les pelouses et le Tabac d'Espagne ainsi que le Nacré de la ronce dans les zones d'ourlets.