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DESCRIPTION
Aux confins de trois régions (Lorraine, Champagne-Ardennes, Franche-Comté), la haute vallée de la Saône traverse le pays d'Amance. Dans cette région naturelle au relief peu prononcé,les collines sont surmontées de forêts ; les versants sont occupés par des herbages et vergers tandis que les cultures sont dominantes dans le lit majeur.
La zone de la Croix des Cinq Tilleuls correspond à un vaste ensemble de milieux ouverts, englobant le méandre de la Saône en amont de Jonvelle, le lit majeur, les terrasses alluviales, ainsi que le coteau en rive droite.
De vieux vergers à haute tige au couvert lâche, pâturés ou quelquefois fauchés, sont implantés à flanc de coteau. Le substrat géologique du Trias, constitué de calcaires dolomitiques marneux, est à l'origine de sols profonds, argileux et imperméables plus ou moins décalcifiés en surface. Dans la boucle de la Saône, la plaine alluviale est surtout dévolue aux prairies de fauche. Celles-ci sont installées sur des alluvions légèrement acidiclines. Les groupements herbacés, d'intérêt communautaire, se répartissent selon la micro-topographie : la prairie de fauche mésophile à avoine élevée occupe les hautes terrasses et les bourrelets alluviaux, alors que le pré méso-hygrophile à colchique et fétuque des prés la remplace dans les secteurs inondables. La richesse floristique associée à ces milieux est élevée ; parmi les plantes typiques, on peut citer le vulpin de Rendle et le pâturin des marais. Les rives de la Saône sont localement soulignées de saulaies arbustives.
La structure paysagère semi-ouverte est très attractive pour la faune (insectes et oiseaux notamment). Cette zone abrite tout un cortège d'oiseaux liés aux systèmes agropastoraux extensifs, comprenant plusieurs espèces en nette régression : pie-grièche à tête rousse, torcol fourmilier, alouette lulu, huppe fasciée, pie-grièche écorcheur. En particulier, la présence de la pie-grièche à tête rousse en période de nidification revêt un intérêt majeur, puisque le nombre de couples actuellement connus dans la région n'excède pas cinq. Ce passereau visiteur d'été, qui affectionne les collines bien exposées en plaine, est un hôte caractéristique des vieux vergers au couvert herbacé ras, où il dispose de postes d'observation pour la chasse à l'affût. L'activité des chiroptères est de plus très forte, avec de nombreuses espèces présentes.
La Saône, à cet endroit, est une zone de frayères favorable pour de nombreuses espèces piscicoles et notamment le Brochet, la Truite fario.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, la présence d'oiseaux protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 8/12/88 et du 29/10/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les pratiques de gestion traditionnelles ont contribué à créer des milieux semi-naturels riches sur le plan écologique.
L'état de conservation des milieux non alluviaux est actuellement satisfaisant. Les menaces pourraient provenir de modifications des pratiques agricoles, évoluant soit vers une intensification, soit vers une déprise agricole et un enfrichement. Des opérations d'aménagement connexes dans le cadre d'un remembrement pourraient également être préjudiciables.
Les prairies alluviales sont en régression de manière générale et deviennent rares dans la région, ce qui renforce l'intérêt de cette zone. La préservation durable des habitats dans le lit majeur est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, objectifs s’intégrant dans le cadre plus large du Contrat de Vallée Inondable. Le maintien de la vocation prairiale de cette zone apparaît primordial en regard des risques de mise en culture des terres les moins humides. Par ailleurs, ces groupements prairiaux mésotrophes (moyennement riches en éléments nutritifs) évoluent vers des formations plus banales en cas d'intensification. Dans ce contexte, la limitation des intrants et la pratique de fauches tardives sont des modes de gestion à encourager.
L'axe de la vallée de la Saône joue un rôle de corridor écologique. En plus de son intérêt propre, cette zone s'inscrit donc dans un réseau favorable aux déplacements et aux échanges entre populations d'espèces animales et végétales.
2014 : Intégration de la boucle de la Saône (27,4 ha), composée de prairies de fauche mésophiles à mésohygrophiles, déterminantes ZNIEFF et d'intérêt communautaire. Certains abritent également Alopecurus rendlei, déterminant ZNIEFF également. Aussi, les berges de la Saône sont localement bordées de saulaies arbustives ripicoles: Salicetum triando - viminalis.
Zone abritant un cortège d'espèces d'oiseaux liées aux agrosystèmes extensifs comprenant lit majeur, terrasse alluviale et versant dominant le cours de la rivière Saône. L'occupation du sol comprend des pâturages et quelques prairies fauchées sous de vieux et lâches vergers à haute tige.
