ZNIEFF 430020348
LES CHANOIS

(n° régional : 46484032)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

La commune de Largillay-Marsonnay se situe tout au sud de la Combe d’Ain. Cette longue dépression désigne l’étendue d’un ancien lac qui s’est formé suite aux glaciations entre les plateaux de Lons-le-Saunier et de Champagnole. Le dernier glacier jurassien y a accumulé d’énormes quantités de sédiments sous forme de moraines et de dépôts lacustres. En aval de la combe, l’Ain s’engage dans des gorges, noyées depuis 1969 suite à la construction du barrage de Vouglans.

 

Au sud du village, la vaste zone tabulaire des Chanois surplombe le lac de Vouglans. Cet ensemble de pelouses et prairies maigres s’appuie sur la bordure est du bois de Coutterez et jouxte la carrière de Largillay. De nombreuses formations ligneuses sont disséminées dans le paysage, entrecoupées de plages herbacées plus ou moins étendues. Sur ce coteau, divers facteurs sont favorables à l’installation de pelouses sèches : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, ensoleillement important. Sur ce site, les associations représentées, de nature mésophile à mésoxérophile, se rapportent à des groupements à laîche humble (à tendance montagnarde) ou à des formations à danthonie retombante et brachypode penné (sur sols décalcifiés).

 

Une importante population de gentiane jaune témoigne d’un caractère montagnard bien affirmé. Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore diversifiée, riche en espèces patrimoniales et incluant de nombreux éléments d’affinité méditerranéenne, comme le nerprun des rochers, arbuste rare dans la région. Sur sols plus profonds, les pelouses cèdent la place à un pré pâturé à crételle de moindre intérêt. L’évolution naturelle de ces habitats tend vers une recolonisation par les ligneux. Le pâturage pratiqué sur cette zone ne suffisant pas à contrer cette dynamique, le secteur se trouve par conséquent en voie d’enfrichement.

 

En outre, ce site se démarque par un intérêt entomologique majeur. Parmi les papillons de jour, l’azuré de la croisette, protégé en France, présente une belle population. De nombreuses pontes sont relevées sur gentiane jaune. Cette station, l’une des plus dynamiques du secteur, se trouve en continuité avec celles identifiées à la Tour-du-Meix. Par ailleurs, le caractère bocager et la structure hétérogène (lisières progressives) permettent l’installation de la bacchante. Ce papillon hautement prioritaire trouve sur les pourtours du lac de Vouglans des conditions favorables à son maintien grâce aux multiples possibilités d’échanges entre populations. D’autres papillons inféodés aux prairies maigres thermophiles sont également relevés, tels que l’azuré des coronilles, la virgule et l’hespérie des sanguisorbes.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection de l'espace n'a été mise en place en dehors des dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. En revanche, la présence d’insectes protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 23/04/2007).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Si l’état de conservation du site est favorable, il convient néanmoins de s’assurer de la pérennité des habitats. Actuellement, la majeure partie est soumise au pâturage. La présence d’une ligne électrique implique de plus des opérations régulières de dégagement de la végétation. Cependant, les pelouses sèches sont en régression de manière générale, et dans un contexte de déprise agricole, il apparaît impératif de prendre des mesures conservatoires afin d’assurer la poursuite d’une exploitation extensive de ce secteur. De plus, les travaux de débroussaillement gagneraient à être effectués de façon moins brutale : en effet, le déboisement de vastes zones d’un seul tenant et la rectification stricte des lisières aboutissent à l’extension rapide de buissons en nappes. Il convient ainsi de privilégier des interventions plus ciblées, qui, parallèlement à l’action du bétail, conduisent à une structuration du milieu plus ouverte et plus hétérogène.

Commentaires sur la délimitation
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