DESCRIPTION
La Franche-Comté montre une grande richesse en cours d'eau répondant ainsi à la grande variabilité des situations physiques qu'elle offre. Parmi celles qui importent et qui fondent des caractéristiques biologiques spécifiques, il faut retenir la nature géologique du sous sol (calcaires karstifiés omniprésents, marnes, roches cristallines ou acides dans les Vosges, dans la Serre ou la forêt de Chaux, la topographie (région de plaine ou de moyenne montagne), la climatologie (gradient prononcé de température et de précipitation entre la plaine et les sommets) et la nature de la couverture végétale. Ainsi, différents types de cours d'eau sont distingués et une zonation longitudinale est définie correspondant à des peuplements de flore et de faune distincts.
La Franche-Comté se situe en tête des bassins Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée et Corse. De ce fait, ne subissant pas l'influence d'éventuelles activités se situant en amont, la qualité des eaux des ruisseaux devrait être optimale conformément à la responsabilité que nous avons vis-à-vis des régions situées plus en aval. La réalité est malheureusement différente car rares sont ceux dans ce cas. Ils se révèlent être d'une de bonne qualité lorsqu'ils abritent la lamproie de Planer, le chabot, des frayères à truite, des larves de salamandre ou sont riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions de diverses natures : écrevisses à pieds blancs, perles (des familles Perlidae, Perlolidae, Taeniopterygidae ou Chloroperlidae), trichoptères (des familles Odontoceridae, Philopotamidae, Brachycentridae), éphémères (des genres Epeorus ou Rhithrogena) et odonates (coenagrion de mercure).
Le Ruisseau de la Noue Armand fait partie du bassin versant de l'Ognon. Ce cours d'eau est majoritairement forestier mais aussi prairial. Des prairies mésophiles à fourrages de plaine sont mentionnées au sud du site. La zone est occupée par des habitats humides d'intérêt patrimonial tels que des prairies humides eutrophes, des groupements à reine des prés. Les zones humides participent à l'autoépuration des eaux, à la régulation des crues et au soutien d'étiage. De plus, elles abritent un cortège d'espèces végétales et animales intéressant. Cette zone abrite notamment le millepertuis des marais, espèce en liste rouge en Franche-Comté et le potamot à feuilles de renouée, espèce quasi menacée en Franche-Comté. Comme ce cours d'eau est encore relativement isolé des pressions anthropiques, il constitue une zone refuge pour l'écrevisse à pieds blancs qui est très sensible aux pollutions organiques et toxiques.
STATUT DE PROTECTION
L'intégrité de ces systèmes aquatiques est souvent menacée si bien que ces ruisseaux sont actuellement protégés par arrêté préfectoral de protection de biotope du 13 avril 2007. Il assure leur protection en interdisant toute dégradation du milieu de vie des espèces qui y vivent.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
La mesure de protection mise en place a pour objet de préserver les ruisseaux des pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques sur le lit mineur (creusement, calibrage ou élargissement) ou en bordure immédiate (réalisation d'étangs, captage d'eau, aménagement de piste ou de chemin revêtu ou non d'un émulsion), ou encore d'agressions diverses dues à l'exploitation sylvicole et agricole intensives (passage d'engins de débardage dans le lit du ruisseau, encombrement du lit par les branchages abandonnés après les coupes de bois, coupe à blanc sur le bassin versant proche, plantation de résineux ou peupliers en bordure du ruisseau, fertilisation et traitements phytosanitaires des plantations ou des cultures proches).
Ces ruisseaux doivent également être protégés des pratiques de braconnage et d'alvinages intempestifs (écrevisses invasives ou certaines espèces de poissons).