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COMMENTAIRE GENERAL
Au nord-ouest du département du Doubs, la limite départementale avec la Haute-Saône est assurée par l’Ognon, cours d’eau dont les terrasses anciennes, en rive gauche, sont particulièrement boisées. De nombreuses forêts communales et privées se juxtaposent ainsi entre Geneuille et Emagny, formant un complexe forestier des plus intéressants. Certains secteurs ont été défrichés et sont aujourd’hui le siège de prairies de fauches ou de pâturages, parfois de cultures. Le substrat y étant le plus souvent composé de formations alluvionnaires anciennes relativement peu perméables, les sols qui les recouvrent sont généralement de type hydromorphes, parfois dès la surface. Le relief général est plutôt mollement vallonné, favorisant l’installation de tout un réseau de petits ruisseaux ou de plans d’eau (mares et étangs) dans les microvallons et les dépressions, notamment dans le secteur le plus à l’est.
Ces caractéristiques se retrouvent dans la forêt de Cussey, massif coupé, vers le sud, par l’emprise de la ligne LGV et l’implantation de la gare. De nombreux habitats, dont une majorité d’intérêt communautaire, composent ce vaste ensemble. Parmi les habitats forestiers, les chênaies pédonculées occupent une large place dans ce massif, alors qu’il s’agit d’un type d’habitat relativement peu représenté à l’échelle régionale.
Le massif du Grand Bois accueille 6 espèces de chiroptères sur les 27 présentes en Franche-Comté, parmi lesquelles 3 méritent une attention particulière en raison de leur statut de vulnérabilité : grand rhinolophe, grand murin et murin de Bechstein. Ce massif est également de grand intérêt pour les oiseaux puisque 53 espèces ont été contactées et parmi elles, 12 figurant sur la liste des espèces prioritaires ORGFH.
Mais ce secteur de la vallée de l’Ognon est surtout intéressant pour ses populations d’amphibiens. Les nombreuses petites mares, quelques étangs et plusieurs cours d'eaux à caractère plus ou moins temporaire forment un maillage assez serré sur l'ensemble du territoire prospecté. 10 espèces d’amphibiens ont été repérées. Parmi elles, la rainette verte, espèce emblématique de ce secteur, se reproduit principalement dans les étangs d'Auxon et de L'Aurêtre. Ce dernier est d’ailleurs considéré comme la station la plus importante de la vallée de l'Ognon et une des plus importantes de la région.
Les insectes ne sont pas en reste puisque le cuivré des marais, protégé en France et figurant dans la liste ORGFH (groupe III), a été contacté à deux reprises.
STATUT DE PROTECTION
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Mais la présence de plusieurs espèces citées dans les arrêtés ministériels des 23.04.07, 19.11.07 et 29.10.09 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Afin de maintenir au mieux le fonctionnement écologique général de ce secteur, plusieurs mesures peuvent être envisagées. Les massifs forestiers montrent un gradient d'humidité bien marqué et étalé constituant un ensemble très cohérent d'un point de vue fonctionnel.
Suite à l’impact de la ligne LGV sur ce massif, il serait judicieux de conserver intacts les boisements hygrophiles à mésohygrophiles résiduels ainsi que les lisières de chaque côté de l’emprise, de façon à ne pas anéantir ces complexes d'habitats de très forte valeur patrimoniale. La gestion forestière permettant de conserver des bois de gros diamètre est également judicieuse.
Le maintien de la population de rainette verte ne sera avéré que si le rétablissement de la circulation de cette espèce de part et d'autre de la ligne à grande vitesse est réalisé. Ce massif boisé et les milieux humides du secteur hébergent un peuplement d'amphibiens très important, qui ne pourra être pérennisé qu’en prenant des mesures de protection liées aux problèmes de mortalité lors des traversées routières et au cloisonnement des populations.
