ZNIEFF 430020369
ETANGS DES BOIS ET JEAN GOILLARD

(n° régional : 49000003)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Au sud-ouest des Vosges, la Vôge correspond à un plateau gréseux s’étendant à cheval sur les régions Franche-Comté et Lorraine. Les paysages y sont composés de collines boisées, de prairies et de vallées cultivées. Entre Betoncourt-Saint-Pancras et Fontenois-la-Ville, les étangs des Bois et Jean Goillard sont implantés en limite d’un grand massif forestier. Chacun d’entre eux est alimenté par un petit ruisseau affluent du Dorgeon (bassin versant de la Lanterne).

 

D’une manière générale, les étangs se caractérisent par une faible profondeur et l’absence de gradient thermique, ce qui autorise le développement de la végétation sur toute la hauteur d’eau. Les plantes aquatiques puis amphibies se répartissent en ceintures concentriques selon leurs exigences écologiques, donnant lieu à une zonation caractéristique de la pleine eau vers les berges. Ces deux plans d'eau sont très peu marqués par les activités humaines ; l’étang des Bois présente même un caractère sauvage prononcé. La répartition des formations végétales y est bien typée. Deux groupements aquatiques sont représentés : l’un caractérisé par le nénuphar blanc et l’autre dominé par Riccia fluitans, hépatique flottante qui peut toutefois supporter l’exondation. Les berges sont colonisées par une végétation amphibie diversifiée : roselières basses à prêle des fleuves, cariçaies à laîches aiguë ou faux-souchet et enfin roselières hautes à massette à feuilles étroites dans les zones les plus atterries. Ces formations sont relayées en queue d’étang ou sur les bordures externes par des groupements forestiers (saulaie cendrée arbustive, aulnaie marécageuse ou encore aulnaie à cirse maraîcher, dont l’extension est toujours rare).

 

La flore associée est remarquable, ce qui confère à cette zone un intérêt botanique exceptionnel à l’échelle régionale : l’étang des Bois présente l’unique station franc-comtoise (et même du nord-est de la France) de flûteau à feuilles de parnassie, ainsi qu’une importante population de grande douve (belle renoncule dont seules cinq localités sont connues en Haute-Saône). Ces deux plantes rares et menacées bénéficient d’une protection au plan national. La laîche faux-souchet et l'écuelle d'eau, protégées dans la région, sont aussi mentionnées. L’étang Jean Goillard, quant à lui, abrite la seule population haut-saônoise de potamot à feuilles aiguës, également protégé en Franche-Comté.

 

De plus, le cortège de libellules recèle deux espèces d'intérêt patrimonial, l’æschne isocèle et l'agrion gracieux.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Outre leur fonction d’habitat quasi-exclusif d’un certain nombre d’espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l’atténuation des pics de crue à l’aval et de régulation des nutriments.

 

La préservation de l’intégrité des habitats et de la qualité de l’eau, associée au contrôle du fonctionnement hydrologique, est garante d’une bonne fonctionnalité écologique. La pérennité des habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l’artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles. La poursuite des pratiques actuelles de gestion est donc à encourager sur ces deux étangs à vocation piscicole. Bien que l’état de conservation soit satisfaisant, une sensibilisation des propriétaires à l’intérêt exceptionnel de ces plans d’eau serait judicieuse.

 

Il convient de limiter les intrants dans les champs cultivés et dans les prairies aux alentours. Enfin, le maintien des essences de feuillus autochtones, l’absence de drainage ou d’assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique au sein des boisements périphériques.

Commentaires sur la délimitation
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