ZNIEFF 430020372
PELOUSE DE GRANDE COTE

(n° régional : 39000003)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Non loin de la vallée de la Saône, entre Traves et Aroz, la pelouse de Grande Côte s’étend sur le flanc de coteau d’exposition sud marquant l’extrémité du plateau qui domine la vallée du ruisseau de Quette, petit affluent de la Saône. Cette pelouse est scindée en deux parties de part et d’autre de la Combe des Fourches ; ce repli de terrain est occupé par des boisements (chênaie-charmaie mésophile et plantations de résineux).

 

Ce secteur apparaît relictuel dans un contexte de cultures intensives en périphérie immédiate. Les facteurs écologiques (sol superficiel à squelettique, relativement pauvre en éléments nutritifs et aux faibles réserves hydriques, fort ensoleillement) sont autant de conditions propices à l’installation de groupements de pelouse sur cette zone. Lorsque le substrat n’est composé que d’une fine pellicule de terre (argile de décalcification), la flore est dominée par des espèces très spécialisées : orpins (dont l’orpin rougeâtre), fléole de Boehmer, vulpie faux-brome, cotonnière pyramidale et trèfle strié (ce dernier étant protégé dans la région). Lorsque le sol devient un peu plus épais, ces espèces cèdent la place au cortège typique des pelouses mésophiles (qui inclut également une plante protégée). En effet, les conditions écologiques drastiques sélectionnent une flore originale, incluant plusieurs éléments d’affinité méditerranéenne et divers taxons patrimoniaux. En l’absence d’entretien, l’évolution naturelle des pelouses tend vers un embroussaillement progressif, première étape dans la dynamique de recolonisation forestière, ce qui se traduit par la présence de faciès d’ourlets et de fourrés. Cette tendance est plus marquée dans la partie orientale du site, où l’enfrichement est assez avancé.

 

En outre, l’intérêt botanique de la zone est rehaussé sur les marges par la présence de plantes messicoles intéressantes, comme la fumeterre de Vaillant, la gesse sans vrille, l’aphanès des champs et le bugle petit-pin, qui apparaissent en bordure des parcelles cultivées. Ces espèces associées aux moissons (leur cycle court est effectué avant les récoltes) sont en effet en régression constante, en lien avec l’intensification des pratiques agricoles et la généralisation de l’usage des pesticides.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence de plantes et d'oiseaux protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels du 22/06/92 et du 29/10/09).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sèches subissent une régression alarmante et deviennent des milieux relictuels. Elles sont généralement soumises à deux types de menaces, liées d’une part à l’abandon, qui conduit à l’enfrichement, ou d’autre part à l’intensification.

 

Sur ce site, si plusieurs secteurs présentent encore une physionomie typique, ils apparaissent toutefois très menacés. Dans la partie orientale de la pelouse de Grande Côte, l’arrêt relativement récent du pâturage entraîne un envahissement préoccupant par les ligneux. Les objectifs de gestion devraient viser à maintenir des pelouses ouvertes ponctuées de buissons, structure la plus favorable à une biodiversité élevée. A cet effet, des pratiques de fauche tardive ou de pâturage extensif sont susceptibles de maintenir un recouvrement arbustif modéré. A l’ouest de la zone, l’extension d’activités artisanales d’implantation récente associée à des remblais aboutit à destruction pure et simple du milieu ; de plus, des passages répétés d’engins décapent les sols très fragiles et détruisent la végétation. Enfin, la présence d’une décharge, d’une plantation de pins et la pratique du moto-cross sont autant de facteurs d’altération supplémentaires.

 

Pour l’ensemble du site, il apparaît donc souhaitable de préconiser des mesures incitatives agri-environnementales, tant pour le maintien des pelouses que pour celui de conditions favorables aux espèces messicoles.

Commentaires sur la délimitation
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