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DESCRIPTION
La zone de Sous Chaux est située au nord de Champagnole, en marge de la vallée de l’Angillon. Le substratum géologique, constitué de matériaux d’origine glaciaire plus ou moins imperméables, est à l’origine de situations écologiques diverses et contrastées. La topographie très irrégulière est peut-être due à une extraction ancienne de marnes. Toute une succession d’habitats est représentée, allant de groupements humides localisés dans les bas-fonds à des formations de pelouse, ce qui constitue l’intérêt du site.
Ce secteur se présente ainsi comme une mosaïque plus ou moins intime de pelouses mésophiles à mésoxérophiles à laîche humble et brome dressé (d’affinité montagnarde), de prairies humides à molinie, de bas-marais plus ou moins tufeux à choin ferrugineux relevant d’une association à laîche de Davall, et de mégaphorbiaies mésotrophes montagnardes (formations humides de hautes herbes). Si quelques haies, buissons et bosquets sont en cours d’installation, on n’observe cependant pas de véritable dynamique de colonisation par les ligneux. Le cortège floristique associé est remarquable : il comprend neuf espèces déterminantes, dont plusieurs sont protégées en France ou dans la région. Parmi celles-ci, le choin ferrugineux (pour lequel la vallée de l’Ain constitue le principal pôle régional de répartition), la pédiculaire des bois, la prêle panachée et la gentiane pneumonanthe sont inféodées aux prairies humides plus ou moins tourbeuses ou aux bas-marais alcalins à acidiphiles. On note également des espèces xérophiles comme l’anémone pulsatille ou mésophiles comme la gentiane croisette. Cette dernière est remarquable en tant que plante-hôte de l’azuré de la croisette, papillon de jour vulnérable en Franche-Comté. Forte de près de 2000 pieds, cette station revêt un intérêt majeur, puisqu’elle se révèle la plus importante de la région. De surcroît, les comptages d’œufs montrent une densité élevée. Cet intérêt entomologique est conforté par la présence de l’espèce jumelle, l’azuré des mouillères (en danger dans la région), strictement inféodée quant à elle à la gentiane pneumonanthe. Ces deux papillons protégés ont pour caractéristique commune d’être intimement liés à leur plante-hôte ainsi qu’à des espèces très précises de fourmis.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92 et 23/04/2007).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Cette mosaïque d’habitats de structure hétérogène ne présente pas d’atteinte majeure. Actuellement, la zone est pâturée par des chevaux ; la poursuite de ce mode de gestion, qui permet de contenir l’enfrichement et de conserver les milieux ouverts, est donc à encourager. Il convient cependant d’adapter la pression de pâturage afin de trouver un équilibre entre maîtrise de l’enfrichement des zones sous-pâturées et surpâturage d’autres secteurs. Il faut veiller à ne pas hypothéquer la reproduction de la gentiane-croisette (plante refusée en cas de pression modérée) et du papillon associé par un piétinement et une consommation trop importants.
Le maintien d’un réseau de stations d’azuré de la croisette est capital pour la conservation de cette espèce. Or, mis à part quelques sites périphériques de faible importance, les localités de gentiane-croisette les plus proches se situent à une quinzaine de kilomètres. Cette zone se trouve donc relativement isolée.
Etant donné son intérêt botanique et entomologique de premier ordre, le site nécessiterait une gestion globale de type conservatoire. Des démarches entreprises en ce sens n’ont pas encore abouti. Il apparaît pourtant fondamental d’assurer une préservation effective de cet ensemble abritant de nombreuses espèces protégées. En tout état de cause, il est impératif de proscrire toute modification de l’hydrologie de cette zone.
