English Version
DESCRIPTION
Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.
A Vescles, le Crêt d'en Haut correspond à un coteau globalement exposé à l'est. Le substrat géologique est composé de calcaires durs du Jurassique supérieur (Séquanien et Kimméridgien). Dans un contexte de forêts et de pâturages mésophiles, ce vaste ensemble est majoritairement constitué de pelouses sèches où la roche affleure localement. Des friches et ourlets ponctuent ces espaces ouverts. Le ruisseau du Rouge Bief longe la zone au sud.
Les pelouses sont des formations herbacées rases s’installant à la faveur de facteurs particuliers : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, fort ensoleillement. Ces conditions drastiques entraînent la sélection d’une flore d’affinité méditerranéenne marquée. Sur ce site, les groupements se déclinent en formations pâturées thermoxérophiles à phalangère ramifiée, en pelouses pâturées acidiclines à genêt ailé (dans des secteurs décalcifiés) ou en pelouses fauchées à brome et sainfoin sur sol plus profond. Ces dernières sont localisées dans le bas du coteau. Une végétation pionnière très spécialisée à orpins colonise les dalles calcaires affleurantes. L'évolution naturelle tend vers une dynamique d’enfrichement, qui se traduit par la présence d’ourlets plus ou moins étendus relevant d’un groupement à trèfle pourpré et peucédan des cerfs ou bien structurés par le laser à larges feuilles. De nombreux buissons et bosquets parsèment le coteau. Ces faciès d'enfrichement sont représentés par de larges massifs dont la hauteur dépasse parfois deux mètres. La dominance du buis et du nerprun des Alpes témoigne du caractère xérophile du milieu. On observe également quelques bosquets plus évolués de nature préforestière. Dans les conditions les plus sèches, les faciès forestiers tendent vers une chênaie pubescente, alors qu’ils se rapprochent d’une chênaie-charmaie sèche en situation moins extrême. Des ronciers sont localement assez développés, notamment en bordure du chemin sommital.
La flore, très diversifiée, recèle plusieurs espèces d'intérêt patrimonial telles que l'aster amelle et le thésium à feuilles de lin (protégés respectivement en France et dans la région).
Le peuplement entomologique se caractérise par une très bonne richesse en papillons diurnes ; parmi les 22 espèces recensées, il faut souligner la présence de l’azuré des cytises, du fadet de la mélique et du grand nègre des bois, autant de taxons dont la conservation est prioritaire. D’autres insectes remarquables, comme les ascalaphes et la petite cigale, sont également mentionnés. Pour les oiseaux, l’alouette lulu et l’engoulevent d’Europe affectionnent ce type de structure paysagère.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 20/01/82 et 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Le site est soumis à un pâturage bovin extensif, mais cette gestion ne suffit pas à contenir la progression des ligneux, qui constitue la menace principale affectant ce secteur. Le maintien des activités agro-pastorales est à privilégier, mais il devrait être complété par des opérations de débroussaillage raisonné visant à éliminer une partie des ligneux les plus hauts (sous forme d’interventions manuelles). Enfin, l'instauration d'un programme de pâturage ovin/caprin (conduit en rotation) est à envisager sur les secteurs les moins accessibles et les plus enfrichés.
