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DESCRIPTION
Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.
Au lieu-dit La Cage, une vaste zone de pelouse est située en position subhorizontale en limite des bois de la Cage et en Pierre-Feu. Le substrat est essentiellement composé de calcaires du Rauracien (Jurassique supérieur). Une grande partie de cette zone est occupée par des groupements ouverts de pelouse mésophile à brome dressé et sainfoin, rase mais assez dense. Divers facteurs conditionnent l’installation de pelouse sur ce site : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, faibles réserves en eau, ensoleillement important. Des dalles calcaires affleurent localement ; elles sont colonisées par une végétation pionnière très spécialisée. Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. Cette zone comprend aussi des bosquets d’arbres et boisements clairs, des haies, ainsi que des ronciers, témoignant d’une dynamique active de recolonisation par les ligneux. Ces formations arbustives ou boisées occupent une partie appréciable de l'espace (de l’ordre de 30 %).
A ces habitats structurés de façon hétérogène est associée une faune typique, notamment sur le plan entomologique ; le cortège de papillons diurnes est en effet bien diversifié, avec près d'une vingtaine d'espèces recensées. En outre, il recèle des espèces rares et/ou protégées, dont la conservation est prioritaire : la bacchante est inféodée aux lisières sèches à végétation herbacée bien développée, tandis que l'azuré des coronilles recherche des milieux thermophiles plus ouverts, tels que des prairies maigres fleuries et des lisières. En outre, plusieurs faciès ras localisés pourraient être attractifs pour l'azuré du serpolet, mais cette espèce n’a pas été observée. Enfin, l’alouette lulu se reproduit sur ce site correspondant à ses exigences : cet oiseau insectivore, en régression, recherche en effet ce type de milieux semi-ouverts buissonnants.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’un insecte protégé confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Globalement, ces habitats présentent encore un bon état de conservation en Petite Montagne, toutefois, les secteurs les moins accessibles ou difficiles à exploiter sont abandonnés progressivement par l’agriculture, ce qui conduit à leur enfrichement. Un pâturage bovin est toujours pratiqué sur ce site : celui-ci est actuellement trop important et impacte fortement la strate herbacée. Une réduction de la pression de pâturage est essentielle pour préserver les pelouses de ce site et les espèces qui y sont associées. La faible diversité orthoptérique (9 espèces) met en évidence l'homogénéïté de la structure de la végétation (absence de zones de refus à la végétation plus dense et plus élevée. Tout apport de fertilisant est notamment à proscrire, puisqu’il entraînerait une banalisation des espèces et l’apparition d’une flore rudérale. Des opérations de restauration pourraient également être engagées sur les secteurs les plus enfrichés en conservant des bois clairs dans les parties arborescentes et une structuration hétérogène des lisières et des haies, et ce, afin de préserver des habitats favorables à la bacchante.
Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la Petite Montagne et joue à ce titre un rôle de corridor écologique.
