ZNIEFF 430020406
AUX COMBEY ET ROUVEILLAT

(n° régional : 43489084)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.

La zone Aux Combey et Rouveillat est composée d’un petit cirque calcaire né de l'échancrure de l'anticlinal dominant le village de Fétigny et d’une belle superficie de pelouses et de prairies (au nord et à l’est).

Du fait de la grande diversité géomorphologique, qui confère à ce site un bel attrait paysager, différents types de milieux naturels sont représentés : falaise, éboulis et forêts de ravin dans le cirque, forêt de pente sur les versants de pente moyennement à fortement pentus. Sur le versant au nord du cirque et en pied de pente, des formations de pelouse apparaissent (association mésophile à brome et sainfoin et localement pelouse marnicole à blackstonie perfoliée). Enfin, aux Combey, des prairies de fauche submontagnardes mésophiles, en bon état de conservation, sont issues de la fertilisation d'anciennes pelouses mésophiles. Ces habitats se développent sur des sols superficiels (différents faciès calcaires), hormis aux Combey, à l’est de la zone, où le substrat d’origine glaciaire détermine des sols plus épais. Les pelouses s’installent à la faveur de facteurs particuliers : sol superficiel à squelettique, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, ensoleillement important. L’évolution naturelle tend vers une recolonisation par les ligneux, ce qui se traduit par la présence de fourrés à buis et à genévriers.

A ces habitats structurés de façon hétérogène est associée une faune typique. Des prospections entomologiques ont mis en évidence une dizaine d'espèces de papillons de jour, dont l'hespérie de la mauve (inféodée aux pelouses sèches). Ces milieux semi-ouverts buissonnants et les réseaux de haies sont favorables à la nidification de la pie-grièche écorcheur. Par dessus tout, la présence de deux oiseaux emblématiques confère à ce site un intérêt faunistique majeur. La nidification du faucon pèlerin y est régulière alors que celle du hibou grand-duc est plus sporadique. Les parois escarpées constituent en effet le biotope de prédilection de ces oiseaux qui nichent sur les vires et dans les anfractuosités de ces falaises. Ces deux espèces sont à nouveau en expansion dans la région mais restent tout de même menacées. Le faucon pèlerin a effectivement failli disparaître en France, et le retour du grand-duc, le plus grand rapace nocturne européen, est relativement récent en Franche-Comté.

A Fétigny, les combles d'une maison du hameau de la Roche abritent une colonie de chauves-souris uniquement composée de femelles de petit rhinolophe (environ 40-50 individus) qui, durant les mois de juin à septembre, profitent des volumes importants de ce gite pour accomplir une partie de leur cycle biologique : la mise bas et l'élevage de leur unique jeune. Le petit rhinolophe figure dans la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté et cette colonie, l'une des plus importante de la région, doit bénéficier d'une tranquillité estivale (indice chiroptérologique de 16). Insectivore exclusif, le petit rhinolophe trouve ses territoires de chasse dans un rayon moyen de 2 à 3 km autour du gîte. Pour se déplacer, les lisières lui sont indispensables et, pour s'alimenter, il recherche des paysages semi-ouverts de forêts feuillues et pâturages reliés par un maillage continu de haies.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, elle héberge des espèces protégées par les arrêtés ministériels des 23/04/07 et 29/10/09.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Globalement, ces habitats présentent encore un bon état de conservation en Petite Montagne, mais les secteurs les moins accessibles ou difficiles à exploiter risquent d’être abandonnés progressivement par l’agriculture, ce qui conduit à leur enfrichement. La poursuite de pratiques agro-pastorales extensives est donc à encourager sur les pelouses et prairies du plateau. Outre l’intérêt propre qu’ils présentent, ces milieux font partie intégrante d’un réseau écologique favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la Petite Montagne.

Quant aux falaises, les objectifs de gestion concernent principalement la limitation des aménagements touristiques et de loisir (sensibilité extrême des sols au piétinement et risques de perturbation de la faune). Il convient tout particulièrement d'éviter tout dérangement aux oiseaux rupestres afin de leur assurer la plus grande tranquillité lors de la période de nidification.

Pour les chauves souris, les travaux sur la toiture, le traitement des charpentes, la fréquentation humaine constituent les principales menaces pour la colonie. Elles vont chasser dans les milieux naturels proches du village d'où l'importance de conserver également les milieux qui leur sont favorables : ripisylve, bosquets et milieux forestiers en bordure de rivière, vergers de coteaux et bordures forestières des plateaux supérieurs. Le maintien de ces structures est indispensable, notamment la ripisylve.

Commentaires sur la délimitation
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