ZNIEFF 430020409
RUISSEAU DE LA CORCELLE

(n° régional : 31000006)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le ruisseau de la Corcelle, affluent en rive gauche de l’Ognon, est né au pied du massif de Chailluz. Il s’écoule dans un contexte prairial puis forestier avant de rejoindre le village de Chaudefontaine. Le périmètre pris en compte englobe le linéaire du ruisseau sur 1,2 kilomètre.

 

La Franche-Comté montre une grande richesse en cours d'eau, aussi divers qu’elle offre de situations physiques. Selon la nature géologique du sous-sol, la topographie, la climatologie et la couverture végétale, on peut ainsi établir une typologie des cours d'eau et définir une zonation amont-aval à laquelle correspondent des peuplements distincts. En tête de bassin, le ruisseau de la Corcelle se caractérise par une pente assez marquée, des fonds grossiers et des eaux froides dont la qualité devrait être optimale, c'est-à-dire fraîches et oxygénées, pauvres en éléments nutritifs et non polluées. Sur ce tronçon, la pente moyenne est de 3,3 % et la profondeur n’est jamais importante. Les matériaux fins, responsables du colmatage des fonds, restent peu abondants. Dans ce cas, ces cours d'eau abritent tout un cortège d'espèces indicatrices, qui y trouvent des zones de frayères, comme la lamproie de Planer, le chabot, la truite fario ou encore la salamandre et le sonneur à ventre jaune. Ils sont également riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions diverses : écrevisses à pattes blanches, certains genres ou familles de perles (Perlidae, Perlodidae, Chloroperlidae…), d’éphémères (Epeorus, Habrophlebia) et de trichoptères (Odontoceridae, Brachycentridae…). Sur son cours, la Corcelle bénéficie d’un environnement humide, constitué de prairies et localement de forêts de type aulnaie-frênaie.

 

La région bisontine est riche en ruisselets afférents du Doubs ou de l’Ognon. Toutefois, seuls quelques-uns ont conservé une qualité optimale des eaux : c’est le cas du ruisseau de la Corcelle, d’où son intérêt. Sachant que 80 % des populations d’écrevisse à pattes blanches ont disparu depuis le milieu du XXe siècle en Franche-Comté, la préservation de cette espèce et de ses habitats apparaît comme un enjeu majeur.

 

STATUT DE PROTECTION

Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en date du 19/08/2009 assure la protection réglementaire des habitats de l’écrevisse à pattes blanches et des espèces de faune et de flore patrimoniales associées. En outre, la présence de plusieurs espèces citées dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 21/07/83 et 19/11/07 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Ce ruisseau fait partie de ces écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés en Franche-Comté de sorte qu'il n'en subsiste qu'un peu plus d’une centaine aujourd'hui. D’une manière générale, ces ruisseaux de tête de bassin font trop souvent l'objet de pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques dans le lit mineur ou en bordure immédiate, de braconnage et d'alevinages intempestifs (notamment en espèces non indigènes) ou encore d'agressions diverses sur le bassin versant.

 

C’est le cas du ruisseau de la Corcelle, pour lequel des atteintes sont constatées : rectification, creusement d’étangs, plantation de peupliers. A l’échelle d’un ruisseau de cette taille, les impacts sur le niveau de la nappe et le débit d’étiage, associés à un captage de source en amont et des rejets possibles d’effluents, peuvent vite atteindre un seuil critique.

 

En période estivale, ce ruisseau est soumis à des assecs partiels, ce qui fragilise encore plus l’écosystème et remet en cause la pérennité de la population d’écrevisse et des espèces associées.

 

La protection réglementaire mise en place vise à garantir la conservation durable de ce ruisseau. Celle-ci est liée à la préservation de l’environnement immédiat (prairies et boisements humides) ; il convient donc de proscrire toute reconversion en peupleraie et d’encourager le maintien de la vocation prairiale du secteur.

Commentaires sur la délimitation
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