ZNIEFF 430020413
RIVE GAUCHE DU DOUBS A LAISSEY ET DELUZ

(n° régional : 33207015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans son cours moyen, le Doubs emprunte une vallée d’orientation générale nord-est/sud-ouest, relativement étroite et assez encaissée, comme dans le secteur de Laissey et Deluz. Il en résulte une opposition de versants très nette qui se traduit en rive gauche par une belle mosaïque d’habitats des versants froids. Des lambeaux de pelouses calcicoles sub-atlantiques semi-arides apparaissent sur les corniches. Celles-ci restent toutefois marginales sur ce site essentiellement forestier.

 

Les forêts se développent sur les pentes très fortes, d'exposition nord à ouest, en situation confinée. Des barres rocheuses et des éboulis marquent le paysage de leur empreinte. C'est le domaine des hêtraies froides et des érablaies de ravin sur éboulis, entrecoupées de groupements de hêtraie plus mésothermes voire xéroclines où l’if trouve une extension remarquable.

 

Selon une granulométrie décroissante des sols, on observe une érablaie à scolopendre sur gros blocs ou une tilliaie à érable en situation moins hygrosciaphile, puis une hêtraie à tilleul sur matériaux plus fins ; enfin, la hêtraie à dentaire, sur matériaux colluvionnés, constitue le groupement dominant. Quelques ravins secondaires abritent une belle érablaie à corydale, rare et originale pour le secteur. D’autres groupements occupent des surfaces plus restreintes : cordon d'érablaie-frênaie riveraine le long du ruisseau du Rougnon, chênaie pédonculée-frênaie dans la zone de confluence avec le Doubs, fragments de saulaie blanche sur les rives. Enfin diverses variantes de hêtraie neutrophile, de moindre intérêt, s'observent sur le plateau et en versant mésotherme. La plupart de ces forêts sont reconnues d’intérêt européen.

 

La flore associée à ces milieux comprend plusieurs espèces d’intérêt patrimonial, protégées dans la région. L’œillet de Grenoble est localisé sur les rebords de corniche, alors que la circée intermédiaire et le polystic à soies recherchent des milieux forestiers à humidité élevée. Ce dernier développe une très belle population sur l'ensemble de ce versant froid.

 

Plus de 100 hectares de forêt ne sont plus exploitées aujourd'hui. Il s’ensuit une accumulation de bois morts, d’arbres sénescents ou monumentaux qui renforce considérablement l'intérêt écologique de ce secteur. Ces conditions sont favorables à des oiseaux comme le pic noir et le pic mar, typiques des vieilles forêts.

 

De plus, les falaises constituent le biotope de prédilection du faucon pèlerin, rapace emblématique qui a failli disparaître de France et pour lequel la Franche-Comté possède une forte responsabilité. La présence du harle bièvre est également à souligner dans cette zone. Ce canard cavernicole recherche à la fois des eaux assez profondes, claires et poissonneuses (plans d'eau et rivières calmes des régions boisées) et des cavités pour y établir son nid (anfractuosités du sol, gros troncs d’arbres). La Franche-Comté est l’une des deux seules régions françaises (avec Rhône-Alpes) à abriter une population nicheuse de cette espèce.

 

Enfin, la zone comporte deux mines anciennement exploitées abritant ces dernières années sept espèces de chauves souris en période hivernale. Leurs indices chiroptérologiques de 22 et 24 leur confèrent un intérêt départemental. Toutefois, les effectifs restent modérés et font penser que ces deux cavités sont des annexes de mines plus grandes situées à proximité.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Moyenne vallée du Doubs ». Les deux mines sont aussi protégées par un arrêté préfectoral de protection du biotope en interdisant l'accès. En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 23/04/07 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Du fait des conditions topographiques, ce site apparaît peu menacé. De plus, les deux mines sont protégées par un Arrêté préfectoral de protection de biotope interdisant la pénétration. Le maintien de secteurs de forêt non exploités faisant office d’îlots de vieillissement et la poursuite de pratiques sylvicoles adaptées est favorable au bon état écologique. Par contre, la partie basse, plus accessible, apparaît plus menacée. Une vigilance s’impose donc le long des berges du Doubs et dans la partie aval du ruisseau du Rougnon.

 

Enfin, concernant la faune, il convient tout particulièrement d'éviter tout dérangement aux oiseaux rupestres afin de leur assurer la plus grande tranquillité lors de la période de nidification (de la fin de l’hiver à l’été). Pour les chauves souris des mines, un maximum de tranquillité est requis de septembre à fin mars.

Commentaires sur la délimitation
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