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DESCRIPTION
Dans la région d’Ornans, la Loue et ses affluents, dont la Brême, ont fortement entaillé le plateau calcaire, créant ainsi des vallées encaissées dominées par des falaises abruptes. Celles-ci étant creusées dans des assises à dominante marneuse, leurs versants ont une pente relativement douce. Seuls les calcaires massifs du faciès Rauracien ont résisté et forment un escarpement bien visible dans le paysage. Dans un environnement de forêts caducifoliées occupant les pentes escarpées et de prairies mésophiles, le vallon de la Brême revêt un intérêt paysager remarquable. Cette vallée est marquée par une forte opposition de versants, car le cours d’eau s’écoule vers l’ouest dans ce secteur. En rive droite, la falaise de la Touvière est une barre rocheuse surplombant la vallée (dénivelé de l’ordre de 130 mètres) dans un secteur où elle se resserre. Un sentier parcourt la zone en contrebas. Ce secteur est essentiellement forestier (occupé par la hêtraie neutrophile à aspérule), à l’exception de quelques lambeaux de pelouse sèche et des parois rocheuses. Une afférence temporaire de la Brême dévale de la falaise en son milieu.
Du fait de l’exposition plein sud, les conditions de sécheresse et de thermophilie permettent à la chênaie pubescente de se maintenir quasiment jusqu’en bordure de la falaise. La présence de ce groupement est d’autant plus intéressante que celui-ci est rare dans la région, où la pluviométrie abondante n’est généralement pas favorable à son expression. Sur les rebords de corniche, la forêt laisse place à une pelouse xérophile à laîche humble et anthyllide des montagnes, à caractère montagnard. Compte tenu des caractéristiques de ce groupement, son extension est toujours limitée. Cette association, bien typée ici, abrite en particulier l'anthyllide des montagnes, protégée en Franche-Comté et rare dans le Doubs. La vallée de la Loue constitue le principal pôle de répartition de cette plante dans le département. Cette espèce héliophile, d’affinité méditerranéo-montagnarde, croît sur des sols superficiels et caillouteux, installés sur des roches calcaires fissurées. Cette pelouse supporte des conditions drastiques liées au sol squelettique, à l’extrême sécheresse et aux importantes variations de température. La paroi proprement dite est colonisée par un groupement très spécialisé à athamanthe de Crète, s’installant à la faveur des fentes de la roche (diaclases), où se forme un peu d’humus brut.
Outre l’intérêt écologique lié à présence de ces habitats étroitement juxtaposés, ce site présente une grande valeur faunistique : la présence du faucon pèlerin lui confère en effet un intérêt ornithologique majeur. Cet oiseau niche régulièrement sur les vires et dans les anfractuosités des falaises de la Touvière. Les parois escarpées constituent en effet le biotope de prédilection de ce rapace emblématique qui a failli disparaître en France.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée de la Loue » et est concernée par un projet d’Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, en vue de la protection réglementaire des habitats des oiseaux rupestres. En outre, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92). Enfin, ce secteur fait partie du site classé au titre de la loi de 1930 « Falaises d’Ornans et vallée de la Brême », du fait de son intérêt paysager.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Compte tenu de sa situation et de son inaccessibilité, ce site ne semble pas menacé à l'heure actuelle.
Il faut souligner que la plus grande tranquillité doit être assurée aux oiseaux rupestres, notamment lors de la période de nidification. A cet effet, la protection réglementaire vise à éviter tout dérangement, que ce soit lors de pratiques de loisirs (escalade) ou au cours de travaux forestiers. Cette menace ne semble toutefois pas s’appliquer de façon active à la falaise de la Touvière.
