ZNIEFF 430020418
LE DÉSERT ET COTEAUX DE BREGILLE

(n° régional : 31000009)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans son cours moyen, le Doubs s’écoule dans une vallée délimitée par les zones plissées des Avant-Monts au nord et du faisceau bisontin au sud. Lors de la traversée de Besançon, les collines qui dominent la ville (Brégille, la Citadelle, Chaudanne, Rosemont, Planoise), appartiennent toutes à la même structure anticlinale. En rive droite, la colline de Brégille domine la cluse du Doubs avec un dénivelé de 200 mètres par rapport au cours d’eau. Le sommet est un lieu de promenade apprécié, d’un intérêt paysager remarquable.

 

Sur ce site, les niveaux géologiques à l’affleurement sont constitués de bancs de calcaires durs du Jurassique moyen à supérieur. Au-dessus de la partie basse urbanisée de façon discontinue, l’essentiel de la colline est occupé par une forêt de type hêtraie neutrophile à aspérule. Au sommet et sur le flanc sud, il subsiste des espaces ouverts ou en voie d’enfrichement. La délimitation de la zone du Désert et des coteaux de Brégille se base sur ces portions non boisées, en excluant les secteurs habités et les routes.

 

Sur la partie sommitale, le Désert se caractérise par une végétation de pelouse rase mais aussi de nombreuses dalles calcaires affleurantes, d’où un caractère minéral et aride. Des pierriers constituent un autre habitat original marquant fortement le paysage : ils résultent d'anciennes pratiques d'épierrage, car la colline était couverte de vignes au XIXe siècle.

 

Différents facteurs du milieu conditionnent l’installation de pelouses sur ce site : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées et ensoleillement important. Plusieurs associations de pelouse mésoxérophile à xérophile (assez sèches à très sèches) s’expriment selon l’épaisseur et la nature du sol. Ces conditions contraignantes entraînent la sélection d’un cortège floristique caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. Parmi les plus remarquables, on retiendra le petit cytise hérissé, la grande orobanche et la potentille à petites fleurs. Le principal pôle de répartition régional de cette dernière se situe dans ce secteur de la moyenne vallée du Doubs. La dynamique d’évolution des pelouses en l’absence d’intervention tend vers une recolonisation par la forêt mésophile, ce qui se traduit par la présence de différents faciès d’enfrichement : ourlets forestiers thermophiles, fourrés et buissons.

 

La colline de Brégille est connue depuis longtemps pour son intérêt sur le plan entomologique, notamment pour les papillons diurnes. Des investigations récentes ont confirmé cette valeur, avec la présence de six espèces remarquables pour la Franche-Comté. Les azurés des cytises, des coronilles, du genêt et les hespéries du faux-buis et de la mauve sont surtout liés aux pelouses rases et aux prairies sèches fleuries, alors que le grand nègre des bois recherche plutôt les lisières sèches et boisements clairs. Tous ces papillons ont une répartition localisée.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. La situation de cette zone en contexte urbain renforce encore son intérêt écologique. L’abandon de tout entretien conduit à un enfrichement progressif, comme c’est le cas sur ces coteaux. A l’inverse, la partie communale (le Désert) constitue un lieu de promenade apprécié ; le surpiétinement qui s’ensuit a entraîné progressivement une dégradation de la pelouse. Des mesures ont récemment été adoptées pour une canalisation de cette fréquentation ; dans le même temps, un plan de gestion est en cours de finalisation.

 

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau écologique favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles (particulièrement pour les papillons) ; à ce titre, il est primordial de maintenir des connexions entre milieux similaires (à l’échelle des collines bisontines notamment).

Commentaires sur la délimitation
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