ZNIEFF 430020419
LE DOUBS DE BAUME A L'AMONT DE BESANÇON

(n° régional : 33207016)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Entre Baume-les-Dames et l'amont de Besançon, le Doubs emprunte une vallée assez étroite, encaissée entre les Avants-Monts et le faisceau bisontin. Les versants sont le plus souvent recouverts d'une forêt de feuillus entrecoupée localement de barres rocheuses calcaires et d'éboulis ; les habitats présentent une nette opposition du fait de l'orientation générale nord-est/sud-ouest de la vallée.

 

Entre Hyèvre-Paroisse et Deluz, le relief est presque montagneux ; les Roches du Quint, notamment, présentent des pentes forestières abruptes surmontées d’un linéaire de falaises favorables à l’accueil des oiseaux rupestres. Les milieux rocheux hébergent des habitats spécialisés d’intérêt exceptionnel du fait de leur caractère primaire : pelouse xérophile à œillet de Grenoble et fétuque des rochers sur les corniches en surplomb ou mésoxérophile à koelérie et seslérie, d’affinité montagnarde, groupements de paroi ou encore flore hygrosciaphile des pierriers mobiles.

 

La forêt de type hêtraie-chênaie à aspérule odorante, dominante sur l’ensemble du site, côtoie très localement une tillaie-charmaie de ravin ou encore une bande étroite de chênaie-charmaie sur le rebord de plateau. L’inaccessibilité de ces forêts de pente peut favoriser la conservation d'arbres morts, ce qui renforce leur intérêt écologique.

 

Cette section de rivière a été aménagée pour la navigation et certains méandres ont été court-circuités par le canal Freycinet. Ces portions, qui demeurent les mieux préservées, présentent des faciès diversifiés (îlots, radiers et berges naturelles) et bien végétalisés. On trouve ainsi des herbiers à renoncule à feuilles en pinceaux au niveau de certains radiers et des groupements à nénuphar jaune et à potamots dans les secteurs calmes. Par opposition, les tronçons navigables ont un cours rectiligne et monotone et des berges aménagées. L’intérêt floristique de cette zone est rehaussé par la présence de plantes rares et/ou menacées, telles que le butome en ombelle (protégé dans la région) et les potamots de Fries et à feuilles obtuses. Par contre, plusieurs espèces invasives se révèlent problématiques : la balsamine de l’Himalaya, la renouée du Japon, et, dans une moindre mesure, le topinambour.

 

Le cours du Doubs est jalonné de petites émergences issues du karst, dont les eaux fraîches constituent un tampon thermique et un facteur de diversité. La qualité de l'eau correspond ainsi aux objectifs fixés. En 1995, le cortège piscicole comptait parmi les plus riches du réseau hydrographique français avec 31 espèces de poissons. Les valeurs d'indice biologique témoignent des potentialités écologiques originelles du cours d'eau.

 

Pour la faune terrestre, il faut également retenir la nidification du harle bièvre en plusieurs points et la présence du cuivré des marais, papillon diurne protégé.

Enfin, un canal de fuite des eaux du Doubs au droit de l'écluse de Douvot présente un refuge pour une espèce de chauve souris, principalement pour leur reproduction (indice chiroptérologique de 20).

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Moyenne vallée du Doubs ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 23/04/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La protection de tous les secteurs non artificialisés est un enjeu majeur, de même que le respect et la restauration des milieux naturels riverains, tels que les boisements alluviaux et les prairies plus ou moins humides, où les groupements herbacés se différencient selon le niveau topographique. Ces paysages diversifiésassure de plus des territoires de chasse privilégiés pour les chauves-souris.

 

En outre, la nature karstique des plateaux environnants rend la rivière très vulnérable aux pollutions d'origine parfois lointaine. Plusieurs mesures visent à maintenir la qualité de l’eau :

- mise en place de programmes d'assainissement adaptés ;

- réduction des épandages de lisiers ;

- gestion efficace des effluents du tourisme fluvial.

 

Enfin, le site des Roches du Quint apparaît assez impacté (fréquentation importante, escalade). Il est capital de respecter la tranquillité de l'avifaune rupestre et de protéger les pelouses très fragiles des corniches.

Commentaires sur la délimitation
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