ZNIEFF 430020420
BOSQUET DES PERRIÈRES

(n° régional : 14000128)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Le Bosquet des Perrières, implanté en périphérie nord-ouest de la ville de Dole, est aujourd'hui enclavé dans des quartiers résidentiels. Cet espace fortement marqué par les activités humaines est constitué d'un boisement de sapins de Douglas (âgés d'une cinquantaine d'années), d’accrues à base de robiniers faux-acacias et de quelques sujets de pins sylvestres. Une petite zone gérée en prairie de fauche complète le site au sud. Aucun habitat naturel ou semi-naturel d'intérêt patrimonial n’a été relevé. Toutefois, une ancienne carrière calcaire, de faible extension, est située au milieu du site : une végétation liée aux milieux pionniers serait susceptible de s'y développer. Cette diversification de milieux est intéressante en contexte urbain et cette zone doit être considérée comme un élément d’un réseau écologique.

 

Surtout, ce site revêt un intérêt ornithologique majeur. Il abrite en effet une colonie nicheuse d’une vingtaine de couples de bihoreau gris, la seule identifiée en Franche-Comté. Cette espèce protégée en France est considérée comme étant en danger dans la région. Cet oiseau est un nicheur peu commun en France : les effectifs reproducteurs, estimés entre 4500 et 5000 couples au milieu des années 2000, sont répartis en une centaine de colonies. Celles-ci se situent essentiellement dans les deux-tiers sud du pays : en Camargue, sur la façade ouest, dans les grandes vallées (Loire, Cher, Allier, Rhône) et en Aquitaine. Les mentions dans le quart nord-est sont rares et très localisées, ce qui rehausse l’intérêt de cette station du bosquet des Perrières.

 

Le bihoreau gris est un petit héron noir et gris, à l’œil rouge vif chez l’adulte, trapu et à bec court. Ses mœurs nocturnes expliquent son autre dénomination de « corbeau de nuit ». Il s'installe courant mars, au retour de la migration, pour repartir entre août et octobre. Il niche dans les arbres, généralement dans des marais, autour d’étangs ou en bordure de cours d’eau pourvus d’arbres où il construit un nid de branchettes. Son régime alimentaire est principalement constitué de poissons. La localisation de cette colonie des Perrières peut s’expliquer par la proximité de la basse vallée du Doubs, utilisée comme zone d’alimentation.

 

Cette colonie présente une autre particularité : le bihoreau y vit en effet en commensalisme avec le corbeau freux. La protection active de ses nids par ce corvidé s’avère bénéfique au héron. Par ailleurs, le corbeau s'installe plus précocement et prépare en quelque sorte le site pour le bihoreau.

 

Depuis 2009, une nouvelle espèce remarquable, l'aigrette garzette, se reproduit aussi dans cette colonie. En France, cet oiseau est surtout présent dans les marais littoraux et le long des grands fleuves de la moitié sud. Actuellement, elle progresse notamment vers l’intérieur du pays, suite à l’éclatement de colonies saturées. Par contre, elle est sensible aux vagues de froids, lesquelles peuvent sérieusement décimer les effectifs.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce site fait l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope depuis le 29 mai 2009 afin de garantir l’équilibre biologique et la conservation des biotopes du bihoreau gris. En outre, cette zone abrite plusieurs espèces bénéficiant d’un statut de protection au plan national (arrêté ministériel du 29/10/09).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Cette station apparaît de plus en plus enclavée et menacée. Le contexte est marqué par une extension accrue de l’urbanisation (construction de pavillons résidentiels et de voies d’accès, toujours plus proches du bois). L’exploitation de la prairie de fauche semble compromise.

 

La préservation de cette colonie apparaît comme un enjeu majeur. A cet effet, les travaux susceptibles de porter atteinte à l’intégrité des nids et à celle de l’environnement proche du bihoreau gris sont interdits. En outre, des mesures supplémentaires, notamment l’interdiction de l’accès au bois (clôture) permettent de respecter la tranquillité des oiseaux durant la période de reproduction (de mars à juillet inclus).

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible