ZNIEFF 430020426
SOUS LE CROS

(n° régional : 33087015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au nord de Quingey, la zone Sous le Cros correspond à un ensemble de pelouses sèches pâturées occupant un versant d’exposition générale sud-ouest qui domine la vallée de la Loue. Sur le plan géologique, ce coteau se situe à la marge de l’étroite bande plissée et faillée du faisceau de Quingey : longeant ce relief d’axe nord-sud, la Loue s’écoule au sein d’une vaste cuvette synclinale.

 

Cette zone repose sur divers substrats géologiques du Jurassique inférieur à moyen : des calcaires oolithiques du Bajocien affleurant dans le haut de la zone surmontent des marnes de l'Aalénien inférieur. Divers facteurs conditionnent l’installation de pelouses sur ce coteau : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, ensoleillement important. Deux grands types de groupements s'y côtoient de manière plus ou moins imbriquée : une association mésophile à danthonie retombante et brachypode penné s’étend sur les marnes ; son caractère acidicline témoigne de processus de décalcification. Par contre, une formation mésoxérophile à phalangère rameuse et brome dressé apparaît plutôt sur les calcaires. Toutefois, les formes de transition sont fréquentes. Ces groupements herbacés sont fréquemment interrompus par des blocs et dalles rocheuses, sur lesquels se développe une végétation très spécialisée à orpins.

 

L’évolution naturelle de ces milieux herbacés tend vers une recolonisation par la forêt, ce qui se traduit par la présence de buissons et fourrés où le buis est dominant. D’autres espèces arbustives à caractère thermophile comme le cerisier de Sainte-Lucie et l’épine-vinette sont également relevées. Dans l’ensemble, l’enfrichement est assez conséquent sur ce site.

 

Les conditions écologiques contraignantes entraînent la sélection d’une flore particulière, riche en espèces d’affinité méditerranéenne. Le petit cytise hérissé est l'élément floristique le plus remarquable du site. Cet arbuste est quasi-menacé en Franche-Comté ; ses principaux pôles de répartition restent le Jura bisontin, les monts dolois et le Vignoble, où il reste toutefois assez fréquent.

 

A ces habitats agencés de façon hétérogène est associée une faune typique. Divers insectes, oiseaux et reptiles, dont certains en régression, y trouvent des zones refuges. Il faut notamment signaler la présence de plusieurs reptiles ; le plus remarquable est le lézard vert, qui trouve sur ce site les conditions thermophiles mais aussi l’ombrage des buissons dont il a besoin. L’alouette lulu, passereau insectivore visiteur d’été, affectionne cette structure paysagère semi-ouverte ponctuée de buissons.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée de la Loue ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09 et 19/11/07). Enfin, ce secteur fait partie du site inscrit « Haute et Moyenne Vallée de la Loue » au titre de la loi de 1930.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des habitats semi-naturels relictuels et en régression. Leur pérennité est toutefois menacée dans un contexte de déprise agricole et d’abandon, ce qui se traduit par la fermeture du milieu. Cette zone fait toujours l’objet d’un pâturage, mais la pression ne semble pas suffisante pour contenir la dynamique de progression des ligneux ; l'ensemble du site se trouve très fortement enfriché, remettant en cause la pérennité des populations d’espèces patrimoniales. Des opérations de débroussaillage des secteurs les plus envahis pourraient ainsi être menées en parallèle avec la poursuite du pâturage extensif.

 

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, la pelouse Sous le Cros fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles et joue à ce titre un rôle de corridor écologique.

Commentaires sur la délimitation
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