ZNIEFF 430020427
LA CHAUX

(n° régional : 33443016)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Loue est le principal affluent du Doubs en rive gauche. Dans son cours moyen, depuis Quingey, elle s’écoule vers le sud, selon l’axe de la dépression synclinale (large pli à fond plat du Jurassique supérieur) longeant le faisceau de Quingey. Le village de Lombard est établi sur le coteau qui domine le lit majeur de la Loue en rive droite. Au nord-est du village, à proximité immédiate d'un petit lotissement, la zone de la Chaux est constituée de parcelles de type pelouse. Divers facteurs conditionnent l’installation de ces groupements sur ce site, dont le substrat géologique est composé de marno-calcaires et de calcaires à chailles de l’Argovien (Jurassique supérieur) : sols superficiels, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, fort ensoleillement. L’association représentée ici, de type mésophile à brome dressé et sainfoin, montre plusieurs faciès. Certaines parcelles sont régulièrement entretenues par fauche et leur aspect est celui d’une prairie ; d’autres présentent un état d'embroussaillement avancé par suite de l'abandon des pratiques agricoles. En effet, la dynamique naturelle d’évolution tend vers une recolonisation par la forêt, ce qui se traduit dans un premier temps par une densification du couvert de graminées. On observe alors des ourlets externes à brachypode penné (avec un faciès à molinie), puis une extension des fourrés et des stades préforestiers et forestiers.

Les conditions contraignantes de ces milieux entraînent la sélection d’une flore caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. La valeur écologique de ce site est liée à l’intérêt propre de ces pelouses, mais surtout à la présence du petit muscari : en effet, l’ensemble des parcelles abrite une importante population de cette plante (plusieurs milliers de pieds y sont dénombrés). Cette espèce protégée et rare figure sur la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté dans la catégorie vulnérable. Au printemps, cette petite Liliacée à bulbe montre des fleurs bleu azur ou violacées disposées en grappe serrée. Le petit muscari est une espèce de plaine qui préfère les sols argileux et frais. Aussi, on peut le rencontrer dans une grande diversité de milieux : prairie mésophile, pelouse calcicole et même terrain cultivé. Cette espèce, actuellement rare à très rare dans presque toute la France, est même quasiment absente de tout l’ouest du pays. Dans la région, où elle ne semble jamais avoir été commune, elle s’est considérablement raréfiée. Actuellement, ses stations régionales, au nombre d’une petite quinzaine, sont réparties en trois pôles : les environs de Besançon, dans la vallée du Doubs en amont de Dole et dans la vallée de la Loue en aval de Quingey.

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée de la Loue ». En outre, la présence d’une plante protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Compte tenu de la régression constatée du petit muscari et de la faiblesse de ses effectifs en général, on peut considérer cette plante comme étant en danger de disparition dans la région (et ce, bien que quelques stations aient été découvertes récemment). Cependant, les causes de sa raréfaction n’apparaissent pas clairement, puisque ses exigences écologiques sont finalement peu marquées.

Concernant plus précisément la zone de la Chaux, différentes menaces sont attestées :

- l'abandon des pratiques pastorales, se traduisant par un embroussaillement puis un boisement de certaines parcelles ;

- à l’inverse, l'intensification des pratiques agricoles (fertilisation) est déjà constatée sur d’autres terrains. Les pelouses sèches ne supportent pas l’enrichissement en éléments nutritifs, qui entraîne une banalisation des espèces ;

- enfin, la mise en culture et l'urbanisation toujours en cours dans ce secteur risqueraient même d’entraîner une destruction irréversible de l’habitat.

Commentaires sur la délimitation
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