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DESCRIPTION
Le Lison, affluent en rive gauche de la Loue, présente des caractéristiques similaires à cette dernière. En aval de Nans-sous-Sainte-Anne, le cours d’eau entaille les bancs calcaires du plateau d’Ornans-Amancey sur une hauteur de près de 200 mètres, formant une vallée très encaissée et sinueuse. Au niveau de Saraz, la zone de la Pouge et des Rouchottes surplombe la vallée du Lison, assez étroite à cet endroit. Elle englobe un versant très pentu surmonté d'une paroi calcaire dont la puissance est variable. L’exposition (variant de l’est au nord-est) et le confinement important confèrent à ce site un méso-climat plutôt froid. La succession de couches géologiques du Jurassique est coiffée de calcaires massifs du faciès Rauracien, lesquels ont résisté à l’érosion. A l’exception de la paroi rocheuse verticale, cette zone est quasi-exclusivement forestière.
La hêtraie à tilleuls est largement dominante sur ce versant. Cette forêt se développe en conditions froides à mésothermes, sur des pentes souvent fortes (au moins 60 %) en ubac ou fond de reculée, sur éboulis carbonatés fins à moyens. Elle est assez répandue à l’étage montagnard dans le massif du Jura, à la faveur de conditions froides et d’une forte humidité atmosphérique. Sa présence à cette altitude relativement peu élevée est d’autant plus intéressante. Elle apparaît généralement sous forme d’une futaie mélangée où le hêtre est dominant, accompagné du tilleul à grandes feuilles, de l’érable sycomore, du frêne et de l’orme des montagnes. Les strates arbustives et herbacées sont assez peu recouvrantes. Sur ce site, différents faciès s’expriment selon la nature et la finesse des colluvions formant le sol, le plus remarquable étant celui à scolopendre et à lunaire. Des variantes enrichies en sapin s’observent également. Par contre, sur ces éboulis relativement stables, la véritable érablaie de pente à scolopendre (typiquement installée sur des blocs grossiers mobiles) a du mal à s’implanter.
Selon le degré d’humidité et l’éclairement, plusieurs associations végétales s’étagent sur la paroi calcaire surplombant le versant. Localement, celle-ci est colonisée par un groupement plus ou moins hygrosciaphile à scolopendre sur substrat moussu. Dans les endroits plus secs sous les surplombs en pied de falaise, on observe une formation xérophile et sciaphile ; cette association est caractérisée par une sous-espèce du capillaire (Asplenium trichomanes sbsp. hastatum), récemment décrite. Enfin, la portion rocheuse émergeant de la canopée héberge une formation xérophile et héliophile relevant de l’association à potentille caulescente et épervière humble. Cette végétation rupicole s’installe à la faveur des fentes de la roche (diaclases) où un peu d’humus brut peut se déposer.
Outre l’intérêt écologique lié à présence de ces habitats étroitement juxtaposés, ce site présente une grande valeur faunistique : la présence du faucon pèlerin lui confère un intérêt ornithologique majeur. Cet oiseau niche régulièrement dans les anfractuosités de la falaise de la Pouge et des Rouchottes. Les parois escarpées constituent le biotope de prédilection de ce rapace emblématique qui a failli disparaître en France et pour lequel la responsabilité régionale est forte. En effet, la Franche-Comté constitue son principal pôle de répartition.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée du Lison ». En outre, la falaise héberge une espèce d’oiseau bénéficiant d’un statut de protection au plan national (arrêté ministériel du 29/10/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Compte tenu de sa situation et de son inaccessibilité, ce site ne semble pas menacé à l'heure actuelle. La gestion sylvicole doit veiller à respecter la diversité des essences secondaires dans ces habitats où le hêtre prédomine.
Il faut souligner que la plus grande tranquillité doit être assurée aux oiseaux rupestres, notamment en période de nidification. Cette menace ne semble toutefois pas s’appliquer de façon active à la falaise de la Pouge et des Rouchottes.
