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COMMENTAIRE GENERAL
La Seigne Dessous correspond à une zone humide de surface assez réduite (environ 13 hectares), située au sud du village de Plaimbois-du-Miroir, sur le Deuxième Plateau du Doubs. Dans ce secteur, le relief est assez contrasté. De grandes zones planes vouées principalement à l’agriculture et animées de quelques haies et de bosquets laissent brutalement la place à des versants particulièrement marqués, le plus souvent colonisés par des forêts et encadrant la vallée du Dessoubre.
Le sous-sol de ce secteur est composé d’une alternance de calcaires durs, de marnes et de calcaires marneux du Jurassique moyen et supérieur. C’est d’ailleurs à la faveur de ces derniers, caractérisés par leur imperméabilité, que s’est établie la zone humide de la Seigne Dessous. De forme allongée et orientée selon un axe sensiblement est-ouest, elle occupe une petite dépression au milieu du plateau, dont le fond est comblé de formations tourbeuses et paratourbeuses. Il s’y est développé un bel ensemble de tourbières et de marais, formations végétales inféodées à des conditions environnementales particulières. La température moyenne annuelle peu élevée, les précipitations relativement abondantes à cette altitude (830 m) et la nature imperméable du substrat permettant la constance de l’eau sont à l’origine de l’installation de ces petits milieux humides originaux, reliques de la période glaciaire.
Le site compte aujourd’hui des groupements végétaux peu fréquents, qui s’établissent en ceinture depuis le centre de la dépression. Une tourbière a colonisé la partie la plus humide puis, en s’éloignant du centre, s’établissent des prairies paratourbeuses à renouée bistorte et à populage des marais. Cette végétation originale confère d’ailleurs au site un intérêt supplémentaire et notamment paysager, ces milieux contrastant fortement avec les autres formations végétales présentes alentour : prairies plus ou moins artificialisées au sud, forêts au nord.
Mais c’est la faune et plus particulièrement les papillons diurnes qui mettent véritablement le site en valeur. En effet, sous des allures modestes, ce complexe possède un intérêt patrimonial indéniable puisqu’il abrite vingt espèces de rhopalocères et, parmi eux, le cuivré de la bistorte, papillon protégé au niveau national et doté d’un statut qualifié de vulnérable. L’intérêt du site est encore renforcé, au niveau patrimonial, par la présence de nombreuses espèces désignées comme prioritaires pour la conservation en Franche-Comté : alezan, fadet de la mélique, cuivré écarlate. Le reste des effectifs compte le grand mars changeant, le moiré franconien, l’aurore, le nacré de la sanguisorbe… par exemple. L’agrion jouvencelle a également été contacté au cours des investigations sur le terrain.
STATUT DE PROTECTION
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Mais la présence d’une espèce protégée d’intérêt national implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en, effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 23.04.2007).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Actuellement, le site est voué au pâturage extensif par les bovins. Ce type de traitement n’empêche pourtant pas les buissons de gagner petit à petit du terrain, entraînant ainsi la fermeture du milieu, la disparition progressive des pelouses et donc de l’azuré du serpolet si aucune mesure de gestion n’est appliquée. Afin d’éviter une telle évolution, des mesures de défrichement par débroussaillage ponctuel et modéré sont à programmer. Compte tenu de l’état de la population d’azuré du serpolet, un suivi des effectifs est à programmer à court terme. Des études complémentaires, nécessaires à la connaissance plus approfondie des populations ciblées, seraient également à envisager.
