ZNIEFF 430020461
PÂTURAGES DE MONTJOIE-LE-CHÂTEAU

(n° régional : 38000011)

Commentaires généraux

Commentaire général

 

Le territoire communal de Montjoie-le-Château, à l’est du département du Doubs, s’étire de part et d’autre de la rivière du même nom, à quelques kilomètres en amont de la zone de confluence avec le Dessoubre. Le relief y est assez accidenté, des versants plus ou moins marqués encadrant la vallée. Ces pentes laissent apparaître à l’affleurement une alternance de calcaires durs et de marnes, le tout recouvert, par endroits, de formations superficielles de type éboulis, plus rarement de limons des plateaux ou d’alluvions récentes. La forêt, déjà bien présente sur le site, a colonisé peu à peu ces versants, à la suite notamment de l’abandon des pratiques agricoles dans les dernières décennies. Aujourd’hui, seules subsistent quelques clairières occupées par des groupements végétaux herbacés maigres, pâturages et prairies de fauche, de tendance mésophile à mésoxérophile sur les sols les plus superficiels ou sur les versants très marqués. Localement, la présence de suintements ou de petits ruisselets, affluents du Doubs, ajoute encore à la diversité écologique de ce site très morcelé. Ces différents milieux, non continus, constituent le site des pâturages de Montjoie-le-Château.

 

Même si les espèces végétales qui composent le cortège floristique des formations ligneuses et herbacées du secteur sont assez fréquentes à l’échelle régionale, il n’en demeure pas moins que les pâturages maigres apportent un « plus » au niveau écologique dans cette portion de la vallée, ces milieux herbacés étant en assez forte régression actuellement. Mais c’est surtout la présence d’une faune diversifiée et plus particulièrement de l’entomofaune qui accroît encore davantage l’intérêt patrimonial des pâturages de Montjoie-le-Château. En effet, quarante-trois espèces de lépidoptères – dont sept remarquables - ont été recensées sur ce secteur, notamment dans les prairies maigres, et parmi elles des taxons désignés comme prioritaires pour la conservation en Franche-Comté. On mentionnera par exemple l’hespérie de la mauve, l’azuré des cytises et l’hespérie du faux buis, tous trois inscrits sur la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté et classés au rang III de la liste ORGFH. La diversité de ce peuplement de lépidoptères est augmentée par la présence d’un bel éventail de taxons indicateurs d’un état de conservation assez favorable des milieux : actéon, virgule, azuré des coronilles, mélittée des scabieuses, gazé, céphale, azuré bleu-nacré, azuré de l’ajonc, hespérie des sanguisorbes…, tous inscrits au rang IV sur la liste ORGFH.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce site est intégré en totalité dans le site Natura 2000 « Vallées du Dessoubre, de la Reverotte et du Doubs (FR 4301298 – FR 4312017). Par contre, aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Reliques d’anciennes prairies de plus grande envergure, ces milieux sont aujourd’hui menacés par une évolution dynamique entraînant le développement de fourrés arbustifs, puis, à plus long terme, la fermeture du milieu. Cette évolution marquera aussi le déclin de la diversité spécifique et des effectifs des populations de papillons, la plupart des espèces contactées étant inféodées à des formations herbacées ouvertes. Malgré l’éloignement de ces prés de tout îlot d’exploitation, les accès peu aisés et un relief plutôt peu favorable, il serait souhaitable de maintenir une gestion extensive des prairies maigres. Cette action permettrait de limiter la progression des ligneux et donc de conserver ces milieux dans leur état actuel. Un programme de reconnexion des petites localités qui composent ce site morcelé par l’établissement de corridors écologiques apporterait, en plus de la sauvegarde de la faune, un élément supplémentaire au niveau paysager, ce qui n’est pas négligeable dans cette partie de la vallée du Doubs.

Commentaires sur la délimitation
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