ZNIEFF 430020485
LA CHARTREUSE DE VAUCLUSE

(n° régional : 43489086)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.

 

A Onoz, à l’est du secteur, une petite zone de pelouse plus ou moins enfrichée se situe non loin de la Chartreuse de Vaucluse, en haut de la rive droite du lac de Vouglans. La construction du barrage hydro-électrique du même nom en 1968 a ennoyé la vallée de l’Ain et fait monter le niveau des eaux d’environ 50 mètres. De ce fait, cette zone s’est retrouvée en bordure du lac de retenue.

 

Les abords du lac sont majoritairement occupés par la forêt. Cette pelouse s’étend juste en contrebas de la forêt de Vaucluse, à la faveur de facteurs particuliers : sols superficiels, relative pauvreté en éléments nutritifs, faibles réserves en eau, ensoleillement important. L’association représentée ici est de type mésophile à brome dressé et sainfoin. Les conditions contraignantes des pelouses sélectionnent une flore caractéristique, riche en éléments d'affinité méditerranéenne marquée, qui comprend notamment le thésium à feuilles de lin, protégé dans la région, et la germandrée petit-chêne. La dynamique naturelle de recolonisation forestière se traduit par la présence de divers faciès d’enfrichement, allant des ourlets thermophiles aux stades pré-forestiers, en passant par les fourrés et buissons.

 

Malgré la superficie modeste de cette zone, les habitats diversifiés structurés en mosaïque hébergent une faune très intéressante. Le cortège de papillons de jour, notamment, s’avère remarquable avec une douzaine d’espèces recensées dont quatre sont prioritaires. Une population de bacchante trouve ici des conditions écologiques favorables à son épanouissement : ce papillon à caractère thermophile, protégé en France, affectionne les lisières hétérogènes et boisements clairs alternant avec des faciès herbacés. Les azurés des genêts et des coronilles, ainsi que le grand sylvain, dont les effectifs sont en régression sensible, sont également mentionnés sur cette zone. De plus, un tout petit faciès humide (flaque d’eau d’un ruisseau temporaire) permet au sonneur à ventre jaune de se maintenir sur ce site. Ce crapaud peut en effet se satisfaire de milieux aquatiques temporaires pour sa reproduction.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». De plus, elle est soumise aux dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 23/04/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Globalement, ces habitats présentent encore un bon état de conservation en Petite Montagne, mais l’abandon lié à la déprise agricole conduit à leur enfrichement progressif, ce qui remet en cause la pérennité des habitats et des espèces à plus ou moins court terme.

 

Situé entre la Petite Montagne et la Combe d’Ain, le lac de Vouglans joue un rôle fonctionnel essentiel pour les insectes et en particulier pour les papillons diurnes liés aux pelouses qui s’étendent sur les versants (celles-ci constituant un réseau écologique entre Pont-de-Poitte et Cernon). Sur la pelouse de la Chartreuse de Vaucluse comme sur d’autres situées en amont ou en aval, la colonisation de plus en plus pressante par des essences arborescentes rend l’habitat de plus en plus défavorable. De ce fait, le niveau des populations s’affaiblit, si bien que leur maintien peut être compromis à plus ou moins long terme. C’est le cas de la bacchante, qui délaisse les faciès où le couvert ligneux devient trop important. L’évolution du degré de fermeture du milieu est donc à surveiller sur ce site.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible