ZNIEFF 430020488
COTEAU DE LÉZAT

(n° régional : 40034021)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Affluent de l’Ain en rive gauche, la Bienne prend sa source près des Rousses à 1100 mètres d’altitude. Jusqu’à Saint-Claude, elle suit une direction générale nord-sud, parcourant une vallée qui entaille profondément le massif plissé jurassien. Les conditions géomorphologiques (encaissement des vallées, opposition de versants plus ou moins abrupts, contraste entre anciennes vallées glaciaires et plateaux) et géologiques (diversité de nature du substrat calcaire) sont à l’origine d’une grande variété de milieux naturels dans ce secteur.

 

A Lézat, un coteau exposé au sud-est domine le hameau du même nom. Sur ce site, les facteurs écologiques sont favorables à l’installation de groupements de pelouse : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau assez limitées sur un substrat filtrant (calcaires du Portlandien, Jurassique supérieur), ensoleillement important. Si l’association dominante est de type mésophile, des faciès plus secs (xérophiles) apparaissent de façon localisée. Cette pelouse est entrecoupée d’affleurements calcaires colonisés par un groupement pionnier dominé par des orpins. L’évolution naturelle de ces milieux en l’absence d’intervention tend vers une recolonisation par les ligneux, ce qui se traduit par la présence de différents faciès : ourlets thermophiles, buissons et stades préforestiers. Cette dynamique est assez marquée sur ce site, dont le taux d’enfrichement atteint 50 à 60 % par endroits.

 

Les conditions contraignantes des milieux de pelouse entraînent la sélection d’un cortège floristique typique, dont la richesse floristique est généralement très élevée. C’est le cas de cette zone, qui abrite notamment un taxon bénéficiant d’un statut de protection dans la région.

 

Ces milieux spécifiques hébergent une faune typique (dans les groupes des insectes, des reptiles et des oiseaux, notamment) pour laquelle ils constituent des zones refuges. En ce qui concerne les papillons de jour, par exemple, le coteau de Lézat présente un potentiel intéressant. Le cortège recèle en particulier la bacchante, espèce menacée et en régression, qui bénéficie d’un statut de protection au plan national. Ce papillon est inféodé aux formations herbacées hautes des lisières sèches et boisements clairs.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Bienne, du Tacon et du Flumen ». En outre, la présence d’une plante et d’un insecte protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 23/04/07).

 

ETAT DE CONSERVATION GENERAL DU SITE (2014)

L'état de conservation du site est moyen, le coteau est en effet à tel point colonisé par la végétation ligneuse qu'une restauration des habitats d'intérêts semble impossible sur les zones les plus colonisées par les ligneux. Cette situation est particulièrement préjudiciable à la maintenance de la population d'Ophrys remarquables présents sur le site, espèces des pelouses calcaires déterminantes ZNIEFF, considérées comme quasi-menacées et protégées en région Franche-Comté; d'autant plus que très peu de spécimens ont été inventoriés en 2014.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sèches sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. L’une des principales menaces est liée à l’abandon consécutif à la déprise agricole. Il s’ensuit un enfrichement qui conduit à terme à la fermeture du milieu, d’où une banalisation des habitats et un risque de disparition des espèces patrimoniales. Le coteau de Lézat semble faire l’objet d’un pâturage irrégulier. Cette pratique est à encourager ; cependant, il semble que la pression ne soit pas suffisante à elle seule pour entraver la progression des ligneux. Il serait donc souhaitable d’envisager des opérations de débroussaillage complémentaires dans les secteurs les plus enfrichés. Sur ce site, l’enjeu principal est lié à la présence d’une population de bacchante. Une gestion encourageant l’alternance de plages dégagées et d’îlots de buissons, tout en ménageant des transitions et lisières progressives, serait la plus favorable à la préservation de cette espèce.

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau facilitant les échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles et joue à ce titre un rôle de corridor écologique (notamment pour les papillons). En ce sens, la création de couloirs ouverts entre différents sites similaires pourrait être bénéfique.

Commentaires sur la délimitation
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