ZNIEFF 430020489
LES LOGETTES ET LES NARCISSES

(n° régional : 40034023)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Dans la partie la plus méridionale du département du Jura, dans le secteur des vallées de la Bienne, du Tacon et du Flumen, les conditions géomorphologiques (encaissement des vallées, opposition de versants plus ou moins abrupts, contraste entre anciennes vallées glaciaires et plateaux) et géologiques (diversité de nature du substrat calcaire) sont à l’origine d’une grande variété de milieux naturels.

 

Le complexe des Logettes et des Narcisses se situe à l’est du hameau de la Vie Neuve, sur un substrat géologique constitué de calcaires et marno-calcaires du Jurassique supérieur. Cet ensemble, dont l’altitude est supérieure à 1200 mètres, est étroitement accolé aux boisements de la Côte Chevalière. Il est occupé par toute une gamme de milieux herbacés, allant de la pelouse sèche à des prairies mésophiles à humides. Ces groupements se répartissent selon la nature du sous-sol et le type d’exploitation agricole. La partie haute, au contact avec la forêt, correspond à des faciès de prés-bois.

 

La pelouse mésophile (assez sèche) à gentiane printanière et brome dressé, d’affinité montagnarde, qui caractérise les pâturages extensifs jurassiens d'altitude, est bien représentée sur ce site. Les conditions contraignantes liées à ces milieux (sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau assez limitées, ensoleillement important) entraînent la sélection d’un cortège floristique typique, dont la richesse est généralement très grande. Sur sol plus profond, et sous l’effet du pâturage, ce groupement évolue vers une prairie mésophile à gentiane jaune et crételle. Localement, l’apparition de l’association à alchémille des montagnes et crételle traduit un enrichissement en éléments nutritifs, qui entraîne en parallèle une moindre diversité floristique et une banalisation. Enfin, on note également des prés de fauche à euphorbe verruqueuse et avoine dorée et des prairies humides d’altitude à trolle d’Europe et cirse des ruisseaux sur sol paratourbeux ; ces dernières se développent à la faveur d’un substrat plus imperméable.

 

Cette mosaïque d’habitats plus ou moins boisés est favorable à l’accueil d’une faune typique (notamment parmi les groupes des oiseaux, des reptiles et des insectes). Sur ce site, bien qu’aucune espèce protégée n’ait été recensée, le cortège de papillons de jour est intéressant. Plusieurs taxons se démarquent pour leur valeur patrimoniale régionale : l’hespérie du faux-buis, la virgule, l’actéon, l’azuré bleu-nacré ou encore le chiffre. Toutes ces espèces, qui affectionnent des milieux secs et ras, tels que les pelouses calcicoles et prairies maigres, sont généralement en régression en lien avec celle de leurs habitats. Le chiffre, par exemple, ne se trouve plus que dans les zones de reliefs.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Bienne, du Tacon et du Flumen ».

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

D’une manière générale, les pelouses sèches sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Le plus souvent, elles sont menacées par l’abandon lié à la déprise agricole. En effet, l’évolution naturelle en l’absence d’entretien tend vers une recolonisation par les ligneux, ce qui se traduit par la présence de faciès plus enfrichés et de stades pré-forestiers. Ce site bénéficie en partie d’un pâturage bovin : ce mode d’exploitation agro-pastoral traditionnel et extensif est favorable au maintien des habitats et des espèces qui leur sont liées. Sa poursuite est donc à encourager. Toutefois, certaines parties du site semblent être laissées à l’abandon ; il serait souhaitable de trouver des solutions pour éviter la fermeture des milieux, car elle aboutirait à une banalisation des habitats.

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette zone fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle du bassin versant de la Bienne et joue à ce titre un rôle de corridor écologique (notamment pour les papillons).

 

ÉTAT DE CONSERVATION GÉNÉRAL DU SITE (2014)

Globalement, le site présente un fort intérêt pour les Lépidoptères, les Orthoptères et les Odonates. Il abrite des espèces à forte valeur patrimoniale pour la région. A moyen terme, ces espèces ne semblent pas menacées par l'évolution du site. Seul un abandon du pâturage qui est mené actuellement sur le site pourrait à court terme menacer certaines d'entre elles. Le peuplement entomologique du site peut être considéré en bon état de conservation.

 

Le site est actuellement pâturé extensivement par des bovins (génisses). Une petite partie au Sud-Est du site est fauchée. Certaines zones ne semblent pas être pâturées depuis quelques années.

Commentaires sur la délimitation
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