ZNIEFF 430020491
CÔTE DU CARA ET LA QUALUE

(n° régional : 40000045)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le ruisseau du Lizon, affluent de la Bienne en rive droite, présente un cours généralement très encaissé. Un barrage a été construit juste en amont de Ravilloles. Dans ce contexte, la zone de la côte du Cara et la Qualue occupe la partie basse de la Côte de Vichaumois, dominant la vallée du Lizon au niveau de la retenue. Cette zone, dont l’altitude varie de 670 à 750 mètres, est délimitée dans sa partie basse par la route D 118. Elle repose sur un substrat géologique du Jurassique supérieur et du Crétacé, composé de niveaux calcaires, marno-calcaires et marneux.

 

Les formations végétales sont constituées de pelouses enfrichées, en cours de recolonisation avancée par la hêtraie thermo-calcicole. Cette zone correspond vraisemblablement à d’anciens parcours communaux jadis exploités par pâturage, comme peut le laisser supposer la forte densité de genévriers en sous-strate. Quelques lambeaux de pelouse rase et peu enfrichée subsistent toutefois, notamment à des endroits où des abattages d’épicéas ayant séché sur pied ont été réalisés.

 

Différents facteurs sont à l’origine de l’implantation de groupements de pelouses sur ce coteau : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. En outre, l’association à plantain serpentant et lotier maritime représentée ici présente des caractéristiques tout à fait originales, en lien avec la nature plus ou moins marnicole du substrat (fort contraste hydrique au cours de l’année avec alternance de phases d’engorgement et de sécheresse prononcée, faible stabilité des sols constamment rajeunis par l’érosion, humus peu épais). Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’un cortège floristique caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. Ce groupement est globalement peu répandu dans la région ; son principal pôle de répartition se situe en Petite Montagne. Il se caractérise en général par une grande valeur floristique, à la fois en termes de diversité et d’abondance d’espèces rares et menacées. C’est le cas sur cette zone, où deux plantes bénéficiant de statuts de protection sont recensées, l’une au plan régional, l’autre sur l’ensemble du territoire national.

 

En l’absence d’entretien, l’évolution naturelle de ces formations de pelouse tend vers la recolonisation progressive par la forêt, ce qui se traduit par la présence de stades d’ourlet, de buissons et de faciès pré-forestiers, aboutissant ici à la constitution d’un boisement clair. De plus, la plupart des parcelles aux alentours ont été valorisées par des plantations de résineux. De ce fait, des pins sylvestres et des épicéas se répandent un peu partout sur le coteau.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces végétales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sèches sont des milieux semi-naturels menacés et en régression. Sur ce site, la principale menace est liée à l’enfrichement par des essences à fort pouvoir colonisateur, ce qui risque à terme de remettre en cause la pérennité des espèces protégées sur ce site ; celles-ci ne supporteraient pas un ombrage important.

 

Du fait des enjeux majeurs de conservation pesant sur cette zone, plusieurs mesures de gestion sont à préconiser :

mettre en place un programme de travaux d’entretien raisonné sur les secteurs envahis par les ligneux (actions ménagées visant à éliminer certains épicéas et arbustes, à réaliser en dehors de la période de végétation des espèces patrimoniales, avec repérage et marquage préalables, afin de ne pas porter atteinte aux parties souterraines lors du débroussaillage et du débardage) ;

proscrire tout enrésinement du coteau ;

mettre en œuvre un suivi régulier des stations d’espèces patrimoniales.

Commentaires sur la délimitation
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