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DESCRIPTION
Au sud-ouest d’Etival, la zone des Maresches Longues constitue un bel ensemble où des milieux contrastés (zones humides, pelouses sèches et forêt claire) sont étroitement imbriqués. Un ruisselet, dont le cours a été très probablement rectifié, longe une bonne partie du site. Quelques zones de bois clairs pâturées et tapissées d'un couvert herbacé s’étendent en périphérie.
Sur le plan géomorphologique, une dépression humide en forme de U enserre des zones surélevées plus sèches. De belles surfaces bien typées de prairies hygrophiles fauchées et de mégaphorbiaies (formations humides de hautes herbes) offrent une physionomie remarquable au printemps avec d'abondantes floraisons (la renouée bistorte et la reine-des-prés sont particulièrement typiques de ces habitats). Des formations de bas-marais alcalins à laîche de Davall apparaissent dans les points bas topographiques où l’humidité est la plus constante. La grassette commune, plante carnivore protégée dans la région, y est recensée. Les conditions contraignantes de ces milieux entraînent la sélection d’un cortège de plantes caractéristiques, inféodées à ces habitats. La présence de ce type de prairies humides est remarquable, car ces milieux subissent une nette régression, étant de plus en plus souvent intensifiés et drainés.
Les reliefs calcaires allongés sont occupés par des pelouses sèches calcicoles assez évoluées, où les faciès pré-forestiers peuvent être dominants ; la roche y affleure par endroits.
Du fait de la géomorphologie du site, la transition entre les milieux secs et humides est assez brutale. La juxtaposition étroite de milieux contrastés est très intéressante sur le plan écologique et est source d’une grande diversité floristique et faunistique.
Sur le plan entomologique, par exemple, le cortège de papillons de jour est riche de 37 espèces. Parmi celles qui sont plutôt liées aux milieux humides, on mentionnera le grand sylvain, qui fréquente les clairières feuillues hygrophiles, le fadet de la mélique et le moiré franconien. D’autres, au contraire, sont caractéristiques des pelouses sèches calcicoles, à la végétation maigre et peu élevée : les azurés des cytises et du genêt, la virgule ou encore l’hespérie du faux-buis.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’une plante protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Ce secteur diversifié offre des potentialités écologiques intéressantes. Le maintien de ses caractéristiques est étroitement lié à la poursuite des pratiques agro-pastorales extensives. D’une manière générale, au vu du caractère méso-oligotrophe du site, tout apport d'engrais est à proscrire au risque de voir se développer une flore banalisée.
Concernant les prairies humides, il convient d’encourager la poursuite des pratiques actuelles ; une gestion par fauche, notamment, est favorable à l’expression d’une riche diversité. Toutefois, l’instauration de dates de fauche plus tardives permettrait le développement de cortèges d’insectes, notamment de papillons diurnes, encore plus diversifiés et dynamiques. Par ailleurs, certains secteurs sont mis en pâture (pâturage ovin notamment). La pression exercée semble trop élevée pour ce type de prairies humides, et un chargement plus léger serait bénéfique. La mise en place de bandes tampon soumises à une gestion différenciée est également à préconiser.
La menace pesant sur la pérennité des milieux secs est liée quant à elle à l’abandon des pratiques agro-pastorales au profit de zones plus facilement accessibles. Il en résulte une fermeture parfois rapide des habitats qui pourrait remettre en cause l’intégrité des pelouses à relativement brève échéance et entraînerait une banalisation des habitats et des espèces. Une politique de réouverture de ces milieux serait donc à envisager à l'échelon local.
