ZNIEFF 430020521
PRAIRIES HUMIDES DE LA GROZONNE ET DE LA CUISANCE

(n° régional : 34000017)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Ce secteur situé en bordure orientale de la Bresse jurassienne montre un relief assez doux, dans un paysage très rural où alternent prairies, cultures et boisements. De nombreux ruisseaux appartenant au réseau hydrographique de l'Orain et de la Cuisance traversent cette zone dont la Grozonne. Du point de vue géologique, différentes formations imperméables affleurent : alluvions récentes argileuses dans les vallées, marnes du Keuper recouvertes d'argiles d'altération, voire même dépôts périglaciaires localement. Cette vaste zone à caractère relictuel présente une grande densité de prairies humides réparties en mosaïque entre les ruisseaux bordés de ripisylves. Témoignant de l'état de la Bresse avant drainage, assainissement et intensification, elle présente à ce titre un intérêt écologique remarquable.

 

Les formations herbacées se répartissent suivant la microtopographie (état d'engorgement des sols) et le mode d'exploitation, les formes fauchées (majoritaires sur le site) étant les plus riches. Des formations à jonc articulé, des associations de prairies fauchées longuement inondables à oenanthe fistuleuse et à laîche des renards ainsi que des faciès pâturés à jonc épars se disposent en mosaïque. En situation un peu plus élevée, les prairies de fauche évoluent vers des groupements à séneçon aquatique et brome en grappes puis vers des formes mésohygrophiles à colchique et fétuque des prés. Ces prairies recèlent tout un cortège d'espèces adaptées à ces conditions, comme le vulpin utriculé, rare et vulnérable dans la région. Les zones non régulièrement fauchées sont dominées par des hautes herbes, formant une transition avec les mégaphorbiaies à reine des prés.

 

Ces prairies humides abondamment fleuries constituent des biotopes favorables à de nombreux insectes floricoles, dont un papillon protégé, le cuivré des marais. L'environnement est également propice aux amphibiens, tels que le crapaud calamite, également rare et protégé.

 

L'avifaune trouve ici un environnement encore favorable. C'est le cas pour la pie grièche écorcheur. Toutefois, les espèces à forte valeur patrimoniale (courlis cendré, pie-grièche grise) ont récemment disparu en raison d'une certaine intensification des pratique et d'une régression généralisée des prairies.

 

STATUT DE PROTECTION

Une protection réglementaire de l'espace a été mise en place sur la Chaux à Montholier. La présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 17/04/81, 22/06/92, 6/05/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d'un espace tampon, assurant des fonctions d'amélioration de la qualité de l'eau et de régulation du débit.

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d'habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone, qui subit des menaces actives, est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l'intégrité des milieux. Il convient donc de conserver :

- les prairies inondables (souvent converties en cultures ou peupleraies) et les ripisylves,

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche),

- l'intégrité des cours d'eau, faisant l'objet notamment d'une incision et d'une pollution agricole diffuse. Le creusement d'étangs, constaté de façon disséminée sur la zone, influe également en perturbant le fonctionnement hydrique (rabattement du niveau de la nappe) et en modifiant la qualité de l'eau (réchauffement, risque d'apports de fines dans les cours d'eau lors des vidanges).

 

Commentaires sur la délimitation
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