ZNIEFF 430020529
HAUT PLATEAU DE BELLECOMBE ET LA PESSE

(n° régional : 40027000)

Commentaires généraux

Description

Les forêts dominées par le Crêt de la Mya, de Chapuzieux et de Bellecombe sont caractérisées par les groupements de végétation habituels des forêts mixtes de montagne.

La hêtraie-sapinière représente le stade climacique de l'étage montagnard supérieur et occupe les secteurs d'altitude inférieure à 1200 - 1300 mètres, sur les pentes moyennes et faibles. Le peuplement est dominé par le hêtre et l'épicéa, le sapin étant inégalement réparti (absent dans la partie sud). La nature des sols et la régénération naturelle du hêtre, très dynamique sur certains secteurs peut induite l'existence de hêtraies denses. A ces exceptions près, les hêtraies sapinières sont traitées en futaie jardinée si bien que le sous-bois, toujours frais, est particulièrement riche en espèces herbacées.

Quelle que soit l'altitude, les forêts de pente se succèdent et se remplacent selon les mêmes lois : variation de la taille, de la mobilité des cailloux, pourcentage d'espaces vides entre les blocs. Ainsi, en situation plus froide et sur éboulis plus ou moins grossiers, la hêtraie-sapinière évolue vers une hêtraie à adénostyle ou une érablaie à spirée, lorsque l'éboulis est enrichi en terre fine.

A partir de 1200 m d'altitude, sur sol acidifié en surface par les précipitations abondantes, la hêtraie-érablaie peut se rencontrer sous forme d'îlots ponctuels.

Sur les lapiaz fortement érodée, s'installe la pessière à doradille où l'épicéa assure à lui seul la couverture arborée.

Dans les nombreuses dépressions apparaissent fréquemment des mégaphorbiaies d'altitude (formation de hautes herbes sols eutrophes) à laitue des Alpes.

Marais de l'Anquerne

Le secteur de l’Anquerne constitue le refuge d’une flore et d’une faune originale et rare au sein de milieux naturels très différents. Les mares et la tourbière constituent la principale richesse du site, l’ensemble étant inclus dans un ensemble plus vaste de prairies fauchées ou pâturées :

· Les prairies humides regroupe des groupements végétaux très diversifiés, à savoir des moliniaies (formation à molinie), des jonchaies assurant la liaison avec des prairies fauchées ainsi que des mégaphorbiaies. Ces prés humides sont pâturés une grande partie de l’année par des chevaux, dans un ensemble de pâturage englobant également le haut-marais. Ces prairies hygrophiles (ainsi que les prés de fauche attenants) sont parfois le siège de rassemblements postnuptiaux* de plusieurs dizaines de Grand corbeaux immatures. Notons que dans le passé, ces rassemblements à l’Anquerne étaient beaucoup plus conséquents ; les corvidés y jouaient d’ailleurs un rôle sanitaire non négligeable en éliminant les bêtes crevées.

· Les mares utilisées comme abreuvoir par le bétail, ces mares présentent un grand intérêt herpétologique. Le crapaud commun, la grenouille rousse et surtout le triton alpestre trouvent en effet dans ces mares-abreuvoirs régulièrement entretenues des sites de pontes à leur convenance.

Cet ensemble est connu comme un des bastions historiques du grand tétras ; il présente ici une population limitée à moins de 10 individus. Cette forêt constitue un des dix massifs du massif jurassien où la conservation de l'espèce est assurée avec, toutefois, des fluctuations assez importantes d'une décennie à l'autre. Ainsi, la population de la forêt de Chapuzieux n'est pas encore reconstituée. En conséquence, la conservation de ces massifs est considérée comme prioritaire par les spécialistes. Comme pour toutes les forêts dont l'altitude dépasse 1000 mètres, la gélinotte des bois reste bien représentée dans ce massif. Parmi les autres espèces, il faut signaler la présence de la chevêchette d'Europe, espèce pour laquelle une légère extension de l'aire de répartition est observée. Ces trois espèces ne doivent pas occulter, d'une part, la présence d'effectifs non négligeables dans les massifs périphériques et d'autre part, le reste du peuplement de ce massif : cassenoix moucheté, merle à plastron, venturon montagnard, pic noir offrant des cavités à la chouette de Tengmalm, bécasse.

Objectifs de préservation

- Maîtriser la fréquentation hivernale pour assurer la quiétude du grand tétras

- Poursuite d'une sylviculture favorable au maintien de clairières et de gros bois,

- Contrôle de l'ouverture des habitats ouverts, notamment les zones de nourrissage des poussins de tétras

Commentaires sur la délimitation
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