Description
La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, où la dynamique fluviale reste active, la Saône présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols. Les prairies inondables, constituant encore des complexes fonctionnels bien typiques, sont ainsi associées à diverses annexes alluviales et bras morts.
Au sud de Port-sur-Saône, en rive droite, le périmètre de la zone englobe un ensemble homogène de prairies humides. La composition floristique des prairies reflète leur position topographique (degré d’inondabilité) et leur mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches. On note aussi la présence d’une zone boisée et quelques bosquets de saules et des vestiges de ripisylve de type aulnaie-frênaie.
Dans la continuité du couloir rhodanien, l’axe de la vallée de la Saône constitue un lieu d’intérêt ornithologique majeur. En particulier, ce vaste espace herbacé continu est propice à la nidification régulière du courlis cendré. De plus, le râle des genêts, l’une des espèces les plus menacées en Europe, s’y est reproduit en 1997. Les boisements accueillent des espèces typiques telles que le milan royal, le pic cendré et le pic noir.Un peuplement d'amphibiens intéressant est également recensé. Le cortège de papillons et de libellules est aussi très diversifié : on y rencontre en effet le cuivré des marais, l’Agrion de mercure entre autres.
Enfin, la Saône est favorable aux poissons tels le brochet ou la truite fario à cet endroit.
Statut de protection
La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 22/06/92, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.
Objectifs de préservation
Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.
La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, dans le cadre plus général du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration. Il convient donc de conserver :
- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;
- la végétation riveraine et les prairies inondables ;
- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).
La gestion des prairies inondables par fauche ou pâturage, le maintien de petits affluents, bras morts et fossés bien végétalisés sont des orientations de gestion à favoriser. Ce type d’habitat, très propice à la biodiversité, permet d’obtenir une productivité piscicole élevée.