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DESCRIPTION
La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, ce cours d’eau présente un profil caractéristique des rivières de plaine, serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols.
A Gray-la-ville, en limite de secteur urbanisé, la Saône longe en rive gauche un ensemble de prairies pâturées ou fauchées aux intérêts multiples. l’étant de la Rodelle, inclus dans cette zone, est une mini zone humide donnant naissance à un petit ruisseau. Le secteur comporte un autre ruisselet au lieu-dit « Mavia ».
La composition floristique des prairies reflète leur position topographique (degré d’inondabilité) et le mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches. Les groupements herbacés se déclinent ainsi en prairie longuement inondable à œnanthe fistuleuse et laîche des renards, puis en formations fauchées à séneçon aquatique et brome en grappe ou pâturées à orge faux-seigle et ray-grass et enfin en une association à fromental et colchique sur le sol sableux du bourrelet de rive.
On peut noter la présence, entre autres, du vulpin de Rendle et de l'Oenanthe fistuleuse, deux espèces caractéristiques de ces prairies humides menacées en Franche-Comté.
Située dans la continuité du couloir rhodanien, la vallée de la Saône revêt un intérêt ornithologique majeur. Les vastes espaces herbacés inondables constituent un lieu d’accueil pour la nidification d’une avifaune inféodée aux prairies de fauche, en régression en plaine : le Tarier des prés et le Vanneau huppé ici recensés depuis une dizaine d’années. Leur présence témoigne du bon état écologique des habitats.
Le ruisselet logeant la D105 abrite une belle population d'Agrion de mercure. Cet odonate fait actuellement l'objet d'une protection nationale. Un Cuivré des marais a aussi été vu sur le site. Cette espèce a été observé plusieurs fois le long de la vallée de la Saône sur des micro-milieux similaires.
STATUT DE PROTECTION
La zone est incluse pour partie dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92, 31/08/95, 23/04/07 et 29/10/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau, de régulation du débit et de limitation de l’érosion.
La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, objectifs s’intégrant dans le cadre plus large du Contrat de Vallée Inondable. Il convient donc de conserver :
- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;
- la végétation riveraine et les prairies inondables ;
- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche, bandes enherbées servant de zones tampon) ;
- traitement particulier des accotements de la D105 pour conserver une végétation herbacée assez dense sur les marges, tout en évitant la prolifération des ligneux, afin de maintenir un ensoleillement suffisant pour l’Agrion de Mercure.
