ZNIEFF 430220002
HAUTE VALLEE DE LA SAINT NICOLAS

(n° régional : 50150001)

Commentaires généraux

La Retombée des Vosges est constituée d'un ensemble de massifs primaires dont le relief, généralement vigoureux, est profondément entaillé par un réseau hydrographique très dense. La nature siliceuse des roches est à l'origine d'un chevelu de ruisseaux aux eaux acidifiées et peu minéralisées. En bordure méridionale de ces massifs vosgiens, la haute vallée de la Saint-Nicolas encadre un cours d'eau typiquement montagnard issu de la partie méridionale du massif vosgien : le fond de vallée est étroit, le lit est rectiligne et les eaux sont à courant rapide et même torrentueux à certaines périodes de l'année.

 

Cette vallée constitue une belle entité paysagère où le cours d'eau serpente dans un ensemble assez ouvert composé essentiellement de prairies de fauche à colchique et fétuque des prés et de prairies pâturées avec quelques secteurs plus localisés de pelouses et de fruticées. De part et d'autre du cours d'eau, des aulnes forment un rideau fixant les berges. Au sud du hameau de Saint-Nicolas, un petit coteau bien exposé présente un caractère remarquable par l'existence de pelouses acidiclines, groupements très rares et généralement ponctuels. L'intérêt botanique de la vallée est marqué par la platanthère verdâtre. Bien qu'assez courante dans le secteur périvosgien, cette plante est beaucoup plus rare dans le reste de la Franche-Comté. Enfin, on signalera la silène viscaire, connue sur trois stations seulement en Franche-Comté.

 

Ce cours d'eau présente un bon état de conservation lié à la nature de son bassin versant essentiellement forestier, même si la nature acide de ses eaux le rend très vulnérable. Placés en tête du bassin Rhône-Méditerranée et Corse et ne subissant pas l'influence d'éventuelles activités se situant en amont, ces ruisseaux devraient présenter une qualité d'eau optimale. La réalité est malheureusement différente si bien qu'ils se sont considérablement raréfiés pour n'atteindre qu'une bonne centaine aujourd'hui en Franche-Comté ; la Saint-Nicolas en fait partie. Ils se révèlent être d'une de bonne qualité lorsqu'ils abritent la lamproie de Planer, le chabot, des frayères à truite, des larves de salamandre ou sont riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions de diverse nature : écrevisse à pieds blancs, perles (des familles perlidae, perlolidae, taeniopterygidae ou chloroperlidae), trichoptères (des familles odontoceridae, philopotamidae, brachycentridae) et éphémères (des genres Epeorus ou Rhithrogena). Ces espèces vulnérables subissent une régression importante en Europe du fait de diverses agressions : pollutions chimiques et organiques, rectifications des cours d'eau, braconnage et alvinage d'écrevisses exotiques ou de poissons carnassiers ou encore agressions diverses dues à l'exploitation sylvicole et agricole intensives.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante, d'une espèce invertébrée et d'un poisson cités dans les arrêtés du 22.06.92, 21.07.83 et du 08.12.88 assurent indirectement la protection de cette zone puisque sont interdits les actes de destruction à l'encontre des espèces et de leur milieu de vie.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

La Saint-Nicolas est de bonne qualité en amont du hameau du même nom. Les analyses témoignent ensuite d'une dégradation de l'eau dès réception des rejets de cette petite localité. Cette qualité moyenne des eaux perdure jusqu'à Rougemont-le-Château. Plus en aval, la Sainte-Catherine draine une pollution mécanique liée à la carrière et induit, malgré les installations mises en place, un colmatage des fonds par des fines minérales. Par conséquent, les mesures de conservation de l'ensemble du secteur reposent sur :

- la restauration de la qualité physico-chimique et biologique de l'eau de la Saint-Nicolas et de son affluent, en traitant prioritairement les rejets venant du hameau de Saint-Nicolas et la pollution mécanique affectant la Sainte-Catherine ;

- la préservation de la dynamique du cours d'eau en évitant tout travaux sur les ruisseaux et limitant le creusement des étangs ;

- le maintien des pratiques agricoles extensives sur les pelouses.

 

Commentaires sur la délimitation

zone d'extension des pelouses