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La Retombée des Vosges est constituée d'un ensemble de massifs primaires dont le relief, généralement vigoureux, est profondément entaillé par un réseau hydrographique très dense. La nature siliceuse des roches est à l'origine d'un chevelu de ruisseaux aux eaux acidifiées et peu minéralisées. En bordure méridionale du massif, la Madeleine pend sa source au pied du Baerenkopf ; le fond de vallée est étroit, le lit rectiligne et les eaux sont à courant rapide et même torrentueux à certaines périodes de l'année.
Cette vallée constitue une belle entité paysagère où le cours d'eau serpente dans un agrosystème assez ouvert composé essentiellement de prairies de fauche à colchique et fétuque des prés et de prairies pâturées avec quelques secteurs plus localisés de pelouses et de fruticées. De part et d'autre du cours d'eau, des aulnes forment un rideau fixant les berges. Au nord de Lamadeleine-Val-des-Anges, un petit coteau bien exposé présente un caractère remarquable par l'existence de pelouses acidiclines, groupements très rares en Franche-Comté et généralement ponctuels. Lorsqu'il existe quelques fins écoulements, des bas-marais acides de faible surface viennent enrichir la qualité biologique de la vallée. Parmi les espèces de flore et faune remarquables, il faut mentionner la présence de trois plantes protégées dont la circée intermédiaire et la pédiculaire des forêts et d'un papillon, le damier de la succise.
Jusqu'au Ban des Parges, la Madeleine présente un bon état de conservation lié à la nature de son bassin versant essentiellement forestier même si la nature acide de ses eaux le rend très vulnérable. Placés en tête du bassin Rhône-Méditerranée et Corse et ne subissant pas l'influence d'éventuelles activités se situant en amont, ces ruisseaux devraient présenter une qualité d'eau optimale. La réalité est malheureusement différente si bien qu'ils se sont considérablement raréfiés pour n'atteindre qu'une bonne centaine aujourd'hui en Franche-Comté ; sur ce secteur la Madeleine en fait partie. Ils se révèlent être d'une de bonne qualité lorsqu'ils abritent le chabot, des frayères à truite, des larves de salamandre ou sont riches d'une faune invertébrée très sensible aux pollutions de diverse nature : écrevisse à pieds blancs, perles (des familles perlidae, perlolidae, taeniopterygidae ou chloroperlidae), trichoptères (des familles odontoceridae, philopotamidae, brachycentridae) et éphémères (des genres Epeorus ou Rhithrogena). Ces espèces vulnérables subissent une régression importante en Europe du fait de diverses agressions : pollutions chimiques et organiques, rectifications des cours d'eau, agressions diverses dues à l'exploitation sylvicole et agricole intensives braconnage et alvinages d'écrevisses exotiques.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de trois plantes, d'une espèce invertébrée et d'un poisson cités dans les arrêtés du 22.06.92, 21.07.83 et du 08.12.88 assurent indirectement la protection de cette zone puisque sont interdits les actes de destruction à l'encontre des espèces et de leur milieu de vie.
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
Les analyses physico-chimiques et biologiques de la haute vallée de la Madeleine témoignent d'une bonne qualité des eaux. Toutefois, la présence de l'écrevisse signal, observée en 1998 sur quelques dizaines de mètre de la Madeleine à son entrée dans le village d'Etueffont, constitue une réelle menace pour la survie de l'écrevisse à pieds blancs. Par conséquent, les mesures de conservation de l'ensemble du secteur reposent sur :
- le maintien de la qualité des eaux et des habitats aquatiques de la Madeleine ;
- la préservation de la dynamique du cours d'eau en évitant tous travaux et en limitant le creusement des étangs ;
- l'éradication de l'écrevisse signal ;
- la maintien des activités agricoles traditionnelles sur les pelouses et les prairies.
zone d'extension des prairies en bordure de la Madeleine
