ZNIEFF 430220007
ÉTANGS DES FERMES DE FLORIMONT

(n° régional : 47455014)

Commentaires généraux

La région naturelle du Sundgau se caractérise par un relief mollement vallonné et par un sous-sol composé d'alluvions recouvertes par des limons. La combinaison de ces deux facteurs a permis la création d'étangs forestiers disposés en chapelet le long des cours d'eau, formant un paysage tout à fait singulier pour le Territoire de Belfort. Inclus dans ce complexe humide au sein d'une vaste clairière, plusieurs d'entre eux (étangs Madame, la Femme, Gros Cours Champois, Notaire, Fourchu) constituent, autour des fermes de Florimont, un réseau de milieux aquatiques très intéressant pour la faune et la flore.

 

Entouré de prairies et partiellement de forêts, ce complexe d'étangs forme un bel ensemble aquatique bordé de ceintures végétales assez développées. Les rives des étangs sont colonisées par plusieurs groupements d'hélophytes ou d'hydrophytes flottantes ou immergées, répartis en fonction du degré d'engorgement des sols et du niveau de l'eau. On distingue les formations aquatiques, représentées par des prairies immergées de charas, des potamaies, des nupharaies et des formations à lentille d'eau. Les groupements palustres occupent surtout les queues d'étangs, sous la forme de cariçaies et roselières à typhas ou phragmites. Ce sont des lieux de nidification privilégiés pour de nombreux oiseaux aquatiques. Par ailleurs, les assecs périodiques en cas de sécheresse estivale ou de vidange, sont favorables à des formations herbacées très originales inféodées aux vases exondées. Enfin, des formations arborescentes à base de saule, d'aulne et de frêne se développent ponctuellement sur le pourtour des étangs.

 

L'intérêt de ce complexe d'étangs se trouve dans la richesse des espèces d'amphibiens qu'il abrite. Parmi les sept espèces recensées, la présence de la rainette verte dans la végétation des rives est tout à fait remarquable. Il s'agit d'une espèce protégée en France qui est très exigeante par rapport à la structure du milieu. La végétation riveraine, herbacée et arbustive, doit être bien développée et ensoleillée. En outre, le maintien durable de la rainette verte est étroitement lié à l'existence de réseaux de milieux où les populations, au renouvellement rapide, sont interconnectées. Avec la Bresse, le Sundgau constitue le bastion franc-comtois de cette petite grenouille arboricole. Malheureusement, elle a vu ses effectifs reproducteurs fortement diminuer depuis vingt ans dans ce secteur puisque seuls quelques dizaines de chanteurs y sont encore recensés et non plus quelques centaines. A ce titre, l'étang au Coin du Bois est particulièrement intéressant. Cette grosse mare en lisière forestière présente un fort recouvrement en végétaux aquatiques laissant une très faible surface d'eau libre en plein cœur de l'été et abrite le chœur de rainettes le plus important (40 à 50 chanteurs en 2004).

 

Ce groupe d'étangs présente, enfin, un intérêt entomologique élevé avec la présence de trois libellules prioritaires et de deux papillons de jours protégés en France : le cuivré des marais et le damier de la succise. Ce dernier présente toutefois une population peu dynamique en relation avec la faible représentation des milieux herbacés favorables.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, plusieurs plantes, insectes et amphibiens et leur milieu de vie sont strictement protégés par les arrêtés ministériels du 22/06/92, 23/04/07 et 19/11/07.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

L'ouverture actuelle de ce secteur est très favorable aux amphibiens. Les prairies, les haies et les bosquets sont autant de facteurs positifs qui s'ajoutent aux indispensables ceintures de végétation aquatique. D'autre part, le fait que les routes menant au "Porchys" et au "Coin du Bois" soient des impasses réduit très nettement le risque d'écrasement des amphibiens en migration. Par conséquent, les mesures de conservation préconisées concernent :

- la poursuite d'un entretien modéré des étangs ;

- la limitation de l'introduction de poissons prédateurs ;

- la conservation des prairies existantes ;

- le maintien, voire l'extension, des bandes herbeuses séparant certains étangs de cultures car elles jouent un rôle de "bande sanitaire" ;

l'étude de l'impact de la circulation routière sur la migration des amphibiens, en particulier le long de la D26 entre Faverois et Suarce.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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