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Quelques deux mille plans d'eau occupent la dépression sous-vosgienne du Territoire de Belfort. Profitant de la présence des alluvions imperméables du Quaternaire, ils ont, pour la plupart, une origine artificielle et ont été aménagés grâce à un positionnement en chaîne le long de ruisseaux. Leur superficie est conséquente (environ 1200 ha) et ils constituent, avec la montagne vosgienne, l'un des traits dominants du département. La partie basse du bassin versant de la Rosemontoise n'a pas échappé à cette pratique et ses anciens affluents de la rive droite montrent désormais une multitude d'étangs de petite surface au sein des bois de la Vaivre, d'Eloie et de Sermamagny. Dans ce complexe, les étangs Michelot constituent, en lisière forestière, le dernier maillon avant la confluence avec la Rosemontoise.
Ces caractéristiques générales, la diversité des formations végétales représentées et la présence de gros touradons de joncs et laîches sur l'étang oriental se révèlent très favorables à la reproduction d'un bon nombre d'espèces d'amphibiens aux exigences variées en même temps qu'elles assurent une meilleure pérennité des populations en cas de perturbation sur un site particulier. Parmi ces espèces d'amphibiens, il convient de retenir le triton crêté dont la conservation devient désormais problématique aussi bien en France qu'en Europe. Les étangs Michelot constituent l'un des huit sites de reproduction du département. Cette espèce caractérise les biotopes aquatiques matures présentant une partie marécageuse et des herbiers conséquents. L'existence d'un réseau de mares ou plans d'eau interconnectés et, pour leur fonction de quartier d'été et de site d'hivernage, la présence de formations arborées situées en périphérie immédiate (quelques dizaines à quelques centaines de mètres) sont fondamentales. Enfin, la présence de poissons est réputée très négative pour cette espèce dont les jeunes restent parfois longtemps à l'eau.
Sur le plan entomologique, des observations anciennes font état de la présence de plusieurs espèces de libellules remarquables comme le sympétrum du Piémont ou le sympétrum noir. La conservation de ce dernier est considérée comme prioritaire en Franche-Comté. Cette libellule affectionne les habitats aquatiques aux eaux plutôt acides. Assez bien représenté en altitude, en relation avec la distribution de ses habitats privilégiés (tourbières, étangs paratourbeux), ce sympétrum demeure très localisé en deçà de 500 mètres. La présence actuelle de ces taxons demande une confirmation.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, le triton crêté figure parmi les amphibiens strictement protégés, l'arrêté ministériel du 19/11/07 interdisant de leur porter atteinte de même qu'à leur milieu de vie.
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
Ce site doit être préservé des dégradations liées à l'urbanisation très proche, l'entretien régulier et systématique des berges, la mortalité de la faune induite par la circulation routière et l'artificialisation des zones humides induite par la forte demande en étangs. Parmi les mesures de conservation préconisées, il faut privilégier :
- la conservation en l'état de l'étang à touradons en surveillant le processus d'atterissement,
- l'absence de dégagement de la berge située en lisière forestière,
- toute action visant à diminuer, d'une part, l'impact des vidanges du point de vue de la quantité de matières décantables rejetées et, d'autre part, réduire le flux d'eaux réchauffées transférées vers la Rosemontoise,
- la résorption des dépôts de gravats et le contrôle de remblais toujours possibles des milieux humides sous la pression induite par l'urbanisation,
- une action de prévention et d'information des automobilistes pratiquant la RD 23 pour contenir la mortalité des batraciens au moment des migrations printanières et automnales.
ETAT DE CONSERVATION DES MILIEUX (2018)
Les quatre espèces déterminantes qui n'ont pas été retrouvées en 2018 sont issues de données anciennes, plus de 35 ans pour 3 des 4. Le Sympetrum pedemontanum est en forte régression. Il n'y a que deux observations de cette libellule dans les 10 dernières années dans toute la Franche-Comté. Donc il n'y a rien d'étonnant qu'elle n'ai pas été revue en 2018 lors des prospections pour les ZNIEFF.
Pour les trois autres espèces déterminantes, leur non observation est probablement liée à l'évolution des milieux. En effet les étangs de cette ZNIEFF sont très anthropisés. L'eau est assez turbide et les berges sont tondues très régulièrement, les ceintures de végétation et les herbiers aquatiques sont très peu développés.
En regardant la photo aérienne de 1980, on s'aperçoit que les ceintures de végétations des étangs sont beaucoup plus développées qu'à l'heure actuelle. La disparition des ceintures de végétation et des végétaux aquatiques peuvent être dues à la gestion piscicoles des étangs ou à un curage trop violent.
Propositions de gestion : pratiquer une gestion piscicole extensive et laisser s'installer les végétaux aquatiques et les hélophytes. Pratiquer une fauche tardive des berges de manière à avoir des zones fleuries qui attirent les insectes qui sont les proies des libellules.
milieu diversifié favorable à la reproduction d'un bon nombre d'espèces d'Amphibiens aux exigences variées. Site à protèger des dégradations liées à l'urbanisation très proche.
