Les landes de Liscuis constituent l’un des principaux sites de landes intérieures des Côtes d’Armor.
Le site s’étale sur les rebords schisteux et quartiztiques du synclinarium médian armoricain paléozoïque,
entre deux cluses formées par le Daoulas et le Blavet avant leur confluence immédiatement au Sud-Est
du site. Au niveau de ces gorges, il montre des aplombs rocheux étendus au sein de gorges spectaculaires
(la vallée du Daoulas est classée en site inscrit et le site comprend 3 allées couvertes classées à
l’inventaire des monuments historiques).
Installé sur les schistes redressés, le site montre une grande surface cumulée de groupements saxicoles
hyperatlantique à Orpin des anglais et Silène maritime (avec la Linaire à feuilles de millepertuis, espèce
thermophile). Ces groupements colonisent aussi les carrières artisanales du flanc Sud désormais
abandonnées.
Les landes sèches à Bruyère cendrée et Ajonc de le Gall apparaissent s’étaler largement, mais elles sont
désormais globalement en voie d’évolution préoccupante vers des fourrés à Fougère aigle ou à Ajonc
d’Europe, précurseurs de stades forestiers déjà développés sur les parties inférieures des coteaux (bois de
bouleaux, bois de chênes à houx). Ces landes hébergent une population de Fauvette pitchou, passereau
protégé et inféodé. On note aussi le Lézard vert, espèces thermophile assez commune en Bretagne mais
rare dans l’intérieur. Le Criquet des Ajoncs, affectionnant les milieux thermoxériqures et très rare en
Centre Ouest Bretagne, a aussi été noté.
L’originalité du site réside aussi dans le fait qu’il s’agit d’un complexe constitué d’une tourbière. Les
groupements de landes humides et tourbeux se rencontrent dans la tourbière dite de Rosquelfen, située
au Nord et qui alimente les sources du ruisseau du Liscuis. Une deuxième tourbière, dite des gorges du
Daoulas, considérée d’intérêt régionale (Touffet, 1985) n’existe plus. La tourbière de Rosquelfen,
quoiqu’en cours de boisement spontané avancé montre encore des petites clairières de landes tourbeuses
à Bruyère tétragone avec des coulées de Narthécie et des dépressions à sphaignes et espèces pionnières
comme la Drosera à feuilles rondes (protégée) ou la Grassette du Portugal. Des passages gyrobroyés
pour l’exercice de la chasse assurent aussi le rajeunissement des autres groupements landicoles humides,
au sein des saulaies-boulaies. Des prairies humides à Jonc acutiflore et Carum verticillatum complètent
la zone humide le long du ruisseau de Liscuis ; elles restent régulièrement fauchées. La zone héberge le
Damier de la Succise, papillon protégé (il fait l’objet d’un suivi par la section Kreiz Breizh de Bretagne
Vivante depuis 2004). A l’opposé du site, les prairies humides de Bon Repos montrent aussi des
groupements à Jonc acutiflore et Hydrocotyle.
Le ruisseau du Daoulas montre un faciès chaotique. Il héberge un peuplement caractéristique à Truite et
Chabot. Sa qualité biologique est altérée par les Nitrates. Ses rives étroites portent un liseré d’Aulnaie à
Osmonde. Du Flûteau nageant a été observé sur la retenue du moulin. La vallée accueille l’Escargot de
Quimper, présent en toute probabilité dans les vallons boisés du site, éventuellement les landes hautes
les moins exposées.
Le cortège bryo-lichénique est diversifié et comporte notamment la mousse saxicole Grimmia montana,
sans doute assez rare à l’échelle bretonne. Il reste insuffisamment prospectée au regard des potentialités
du site et des menaces de pollution aérienne et aquatique liée au trafic routier.
La construction de la déviation de la RN 164 (mise en 2x2 voies), au Nord du site, enclave désormais le
site qui déjà était longé par la RN au Sud, le long du Blavet canalisé et qui le sépare du grand massif
forestier de Quénécan.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Dans un souci de fonctionnalité, le nouveau périmètre
intègre l’ensemble des parcelles humides connexes au
ruisseau de Liscuis, notamment des prairies mésotrophes
diversifiées, en incorporant aussi la zone de sources et ses
parcelles contigus de prairies mésophiles diversifiées et
les bois spontanés. Trois parcelles cultivées sont incluses
mais le reste du périmètre s’appuie les limites avec
l’espace agricole.
De même, à l’opposé du site, près de Bon Repos, des
parcelles humides mésotrophes acides sont aussi
incorporées.