ZNIEFF 530005951
LANDES ET MARAIS TOURBEUX DE CLESSEVEN

(n° régional : 00420002)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF de Clesseven (ou Klesseven) repère principalement les landes humides à tourbeuses, bas-marais acides et prairies oligotrophes situés sur la commune de Glomel (22) en rives gauches du cours inférieur d’un important affluent du haut-Ellé : le Ruisseau de Rozmilet, et d’un ruisseau confluent amont provenant des tourbières de pente du Minez Du Bihan. Ces ruisseaux forment la limite interdépartementale. Quelques habitats remarquables similaires situés en rive droite au contact du ruisseau amont sur la commune de Langonnet (56) sont inclus également dans la zone.

La ZNIEFF comprend à présent 2 secteurs, très proches et étroitement liés aux plans écologiques et fonctionnels, par les travaux scientifiques passés, et leur évolution locale.

La ZNIEFF initiale de Clesseven, qui est dans le secteur Est, a été réserve associative de la S.E.P.N.B. dans les années 1980 (source 54). La seule protection foncière par location n’a pas suffit à conserver cet espace naturel dans le réseau des espaces protégés, et le site a par la suite fait partie d’un enclos de chasse privé beaucoup plus vaste, connu encore sous le nom de "Domaine de Klesseven" et incluant le vaste espace en landes humides oligotrophes qui se trouve dans le secteur Ouest de la ZNIEFF. Les travaux scientifiques, inventaires naturalistes et la gestion orientée vers la conservation de l’époque de la réserve ont alors complètement cessé. Des travaux cynégétiques importants parmi lesquels la création de grands plans d’eau et le creusement de fossés dans la lande humide du secteur Ouest ont été destructeurs.

Une plus grande ouverture des lieux au regard naturaliste de cet espace privé, toujours dédié à la chasse, est à nouveau possible depuis 2003 environ. La cartographie Natura 2000 a pu être établie en 2007 (source 59), et cette révision de ZNIEFF en 2008.

Habitats remarquables : les landes humides à tourbeuses, à sphaignes, fréquemment oligotrophes (restant naturellement basses et marquées par la présence du scirpe cespiteux) et les prairies humides oligotrophes entretenues à jonc acutiflore et carum verticillé, et les moliniaies, constituent près d’un tiers du site retenu en ZNIEFF. Des dépressions naturelles, mares et fossés, accueillent plusieurs communautés végétales diversifiées de bas-marais et de mares acides oligotrophes, plus particulièrement dans le secteur Est. Tous ces habitats sont d’intérêt communautaire, la lande humide est de plus "prioritaire".

Espèces remarquables :

Flore : présence de 2 espèces végétales protégées au plan national : les rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) et à feuilles rondes (D. rotundifolia), et de la sphaigne de La Pylaie (Sphagnum pylaisii) d’intérêt communautaire, qui n’a pas été revue dans le secteur Est mais trouvée en quelques points des landes et fossés du secteur Ouest, mais le travail actuel de ces landes par rotavatorage quasi-généralisé est très défavorable à son maintien dans la lande ainsi qu’à terme à la lande elle-même.

La conservation de cette sphaigne est pourtant un enjeu prioritaire pour la zone des "Anciens marais de Plouray" qui était le second réservoir de cette espèce après les Monts d’Arrée. C’est encore un pôle essentiel à maintenir, même avec des populations réduites, et la conservation des stations de Magoar et Klesseven en Glomel et de Kermadou en Langonnet, est vitale, après les disparitions anciennes des landes de Kérivoal et de la station de Le Faud en Langonnet, et plus récemment de la station de St-Guen en St-Tugdual. Avec une autre gestion, orientée sur la sphaigne de La Pylaie, Klesseven est le site qui présente encore les plus fortes potentialités d’extension sur la zone, grâce à sa surface en landes humides.

Au moins 8 autres espèces végétales vasculaires menacées sont présentes dont la gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) et le rhynchospore brun (Rhynchospora fusca) dont c’est seulement la deuxième localité connue en Côtes d’Armor (toujours sur Glomel) découverte en 2008. Cette dernière plante mériterait d’obtenir un statut de protection en Bretagne du fait de sa rareté.

Faune : tous les groupes seraient à nouveau à inventorier. Une bonne partie des espèces d’oiseaux figurant à la liste 2b datant de la ZNIEFF initiale n’ont pas été re-confirmés, mais au moins 3 oiseaux nicheurs probables, et déterminants, caractéristiques des landes ou marais sont présents. Le site se trouve dans un sous-bassin versant où la Loutre d’Europe est sédentaire. L’inventaire des amphibiens reste à compléter mais est déjà prometteur avec la présence du Triton marbré et le signalement de la Rainette verte (également détectée à Magoar) dont la présence est assez exceptionnelle pour le Centre-Ouest-Bretagne.

L’un des importants propriétaires privées du site qui a plusieurs dizaines d’hectares dans la ZNIEFF s’est engagé par une convention de gestion sur une vingtaine d’hectares pour de l’entretien par fauche ou pâturage. Une convention tripartite (CG 22 - AMV - propriétaire privé) de gestion et d’ouverture au public est en projet (AMV : Association de Mise en valeur des sites de Lan Bern et Magoar, en Glomel).

Sans remettre en cause la destination du restant du site (domaine de chasse) il apparaît que des pratiques de gestion des landes devraient être rapidement modifiées pour ne plus détruire des espèces végétales protégées ou d’intérêt communautaire (par exemple fauche avec exportation ou gyrobroyage au dessus du sol, en remplacement du rotavatorage destructeur actuel).

Même avec des inventaires faune-flore à poursuivre et la présence de certaines espèces animales à confirmer, il apparaît que cette zone tourbeuse conserve encore son niveau d’intérêt biologique régional (niveau 2) qui lui avait été attribué à l’Inventaire des tourbières de Bretagne (source 55). Sa taille en fait l’une des zones de landes tourbeuses les plus grandes du département des Côtes d’Armor.

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Seule l’ancienne réserve associative de Clesseven était inscrite en ZNIEFF. Le nouveau périmètre reprend approximativement ce même secteur au Sud-Est du lieu-dit Clesseven, accompagné de son couloir d’alimentation amont. Il inclut en plus un vaste secteur naturel en landes dominantes au Nord-Ouest de Clesseven, qui lui est associé depuis longtemps (et faisant partie du "Domaine de Clesseven") avec également sa zone humide d’alimentation amont (aussi en grande partie incluse dans le Site d’intérêt communautaire).