La ZNIEFF de seconde génération des Landes de la Poterie comprend le secteur couvert par l’Arrêté
Préfectoral de Protection de Biotope du 29 décembre 1989 (à l’exception d’une petite parcelle en prairie
artificielle au Nord-Ouest de la zone) qui est aussi l’actuelle Site d’Intérêt Communautaire, et retient dans la
partie Est de la ZNIEFF précédente le complexe de bois et landes méso-hygrophiles au lieu-dit « lande
du Bois Rimo » au Nord de la Départementale D 28, incluant l’actuelle piste de décollage d’ULM en
prairie naturelle encore fortement influencée floristiquement par les landes de bordure. Plus de 73 % de
la zone en ZNIEFF est propriété de la Commune de Lamballe.
Les Landes de la Poterie sont installées sur le massif gabbro-dioritique de Trégomar, complexe
magmatique rare en Bretagne intérieure, de nature essentiellement basique par les minéraux le
constituant (plagioclases, pyroxènes). L'altération de ces minéraux a produit des argiles relativement
basiques (Ca, Na) à l'origine de la présence dans ces landes à ajoncs et bruyères de plantes neutrophiles à
calcicoles rares en Bretagne, surtout à l’intérieur des terres. L’exploitation de cette argile est à l’origine
des très nombreuses mares présentes aujourd’hui dans la lande.
Les milieux déterminants du site sont : la lande sèche à mésophile à bruyères cendrée et/ou ciliée et
ajonc de Le Gall, et la lande plus humide à bruyères à 4 angles et ciliée qui lui succède dans les bas de
pentes et dépressions ; une communauté à choin noirâtre, caractéristique des bas-marais neutro-alcalins,
assez vite pénétrée par la lande ; différents faciès de prairies humides à molinie ; et les nombreuses
mares et leurs végétations, en particulier les gazons des bordures d’étangs acides en eaux peu profondes
(communautés à éléocharis à nombreuses tiges, scirpe flottant, millepertuis des marais, potamot à
feuilles de renouée, etc.), et les colonies flottantes librement d’utriculaire du midi (Utricularia australis).
Espèces déterminantes - Flore : la réputation première de ce site vient de sa flore remarquable presque
entièrement associée aux mares, dépressions et landes humides, et souvent à affinités alcalines. Quatre
espèces végétales protégées au plan national ont été signalées dans le site (après 1990) : le spiranthe d’été
(Spiranthes aestivalis) en petit effectif mais unique station actuelle des Côtes d’Armor ; et dans les
mares (mais non réapparus ou détectés ces dernières années) : la pilulaire, la littorelle, et le flûteau nageant,
cette dernière espèce étant également d’intérêt communautaire. 9 autres plantes vasculaires
déterminantes pour la ZNIEFF sont aussi présentes dont le platanthère à deux feuilles (Platanthera
bifolia) dans les landes humides et le choin noirâtre (Schoenus nigricans) caractéristique des milieux
humides alcalins, également très localisé dans les Côtes d’Armor. Plusieurs autres plantes non
déterminantes sont toutefois aussi rares dans le département, comme le genêt des teinturiers (Genista
tinctoria subsp. tinctoria), la laîche de Host (Carex hostiana), etc. La mousse Scorpidium scorpioides de
milieux tourbeux assez riches en bases et certainement rare en Bretagne est également présente dans
certaines mares du site.
Faune - Vertébrés : l’inventaire des mammifères du site est encore à entreprendre. Les oiseaux sont
assez bien connus mais le statut de certaines espèces dans la zone serait à préciser (Engoulevent
d’Europe, Roitelet triple-bandeau, différents rapaces...), la Fauvette pitchou (Sylvia undata) oiseau
d’intérêt communautaire se reproduit dans le site, ainsi que le Cisticole des joncs et le Grèbe castagneux.
Les amphibiens et leurs habitats ont fait l’objet d’une étude fine en 2000 (source n° 64), 11 espèces ont
été recensées depuis 1997 dont 5 espèces déterminantes parmi lesquelles le Triton crêté et le Triton
marbré, et leur hybride rare le Triton de Blasius, le Triton ponctué (Triturus vulgaris) signalé en 1997
n’a pas été revu en 2000.
Invertébrés : le site est particulièrement propice aux libellules avec 31 espèces recensées (dont seules 2
n’ont pas été revues dans les années 2000), beaucoup d’entre-elles s’y reproduisent et notamment
quelques espèces très rares dans les Côtes d’Armor comme le Leste dryade (Lestes dryas) ou le Leste
verdoyant (Lestes virens), d’autres espèces plus communes figurent aussi comme espèces déterminantes
car inscrites sur des listes rouges françaises ou européennes. Les orthoptères ont aussi fait l’objet de
recensements et possèdent plusieurs espèces déterminantes dans le site dont le Criquet de la Palène
(Stenobothrus lineatus) qui affectionne les landes rases. L’inventaire des papillons est bien avancé (par
la prospection de l’association VivArmor Nature et le Groupe Lépidotères 22) : plusieurs papillons sont
proposés déterminants, notamment des noctuelles, nouvelles pour le département (2) ou non revue depuis
très longtemps (1). Des données d’autres groupes restent à réunir ou bien à re-prospecter (insectes
aquatiques et araignées notamment).
Protection - Gestion sur la zone en ZNIEFF : actuellement seule la moitié Ouest de la zone est protégée
par l’Arrêté de protection de biotope pris sur environ 60 ha en 1989 à la suite de la volonté de
naturalistes de limiter l’extension d’un dépôt d’ordures qui menaçait les landes dans les années 70 et ont
appuyé un Comité de défense local, aux premières publications scientifiques reconnaissant les valeurs
botaniques et archéologiques (source 56 notamment), l’action de M. Louis Maurice alors enseignant au
Lycée Henri Avril de Lamballe, et la prise de conscience des élus locaux de l’existence de ce double
patrimoine naturel et culturel. C’est actuellement sur la « Grande parcelle communale » que se concentre
une grande partie des enjeux naturalistes connus, les autres espaces actuellement protégés plus à l’Ouest
(la Grande sente, le Pré Neuf, la Péria des Portes) n’abritent (plus) que localement des milieux et des
stations botaniques remarquables. Par contre, les landes du Bois Rimo à l’Est, en propriété communale,
possèdent aussi milieux et espèces déterminantes et mériteraient certainement les mêmes études
naturalistes ainsi qu’une reconnaissance voire une protection plus forte et une gestion orientée vers le
maintien de la lande ouverte.
Dans le périmètre Natura 2000, des fauches localisées de landes, avec exportation, ont été réalisées sur
de grandes placettes en différents points des landes. Des propositions d’interventions à finalité
batrachologique sur certaines mares ont été formulées, il conviendrait avant leur mise en œuvre
(notamment reprofilage de berges et curage) de vérifier que la flore patrimoniale et les invertébrés
aquatiques présents seront préservés voire que ces travaux sont compatibles avec une réapparition
possible des plantes protégées signalées. Du déboisement de bordure, suppression de ronciers et reprise
d’une fauche d’entretien, sont également programmés sur une prairie humide en molinie à fort potentiel
floristique dans le secteur de la Péria des Portes (parcelle privée). La réalisation du Document d’objectifs
(DOCOB) sur le site Natura 2000 des Landes de la Poterie a été confiée à la Communauté de communes
de Lamballe en tant qu’"opérateur technique". Le site possède un Comité de gestion (ou de pilotage)
depuis sa protection, comité qui suit les travaux du DOCOB et sera chargé de le valider. Le service des
Espaces naturels sensibles du Conseil Général des Côtes d’Armor est également partenaire depuis de
nombreuses années.
Intérêts pédagogique et culturel : des panneaux de présentation existent à l’entrée du site ; un sentier de
découverte de 9 stations illustrées dans un livret d’interprétation : "Au Pays des mille mares» propose de
découvrir quelques unes des richesses naturalistes du sites ainsi que le riche passé de l’activité des
potiers (et aussi Musée à la Poterie : L’Hôté d’Potiers, lieu d’exposition dans une ancienne maison de potiers).
Au Nord de la voie ferrée, un autre site de landes intéressant : les « Landes de Maritaine » (inclus dans le
périmètre Natura 2000 initialement proposé pour les Landes de la Poterie) mériterait un point sur son intérêt
naturaliste global (pouvant déboucher sur une inscription future en ZNIEFF s’il y a lieu).
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
L’ancien périmètre a été fortement remanié : ont été enlevés de
la zone un grand secteur Sud-Est occupé aujourd’hui par des
cultures et boisements (lieu-dit « Vieille forêt de Maroué cf
source 59) et une ancienne piste de moto-cross au Sud de la D
28 à présent très boisée et enfrichée, ainsi qu’un secteur
urbanisé du quartier de la Poterie ! Le secteur en Arrêté de
Biotope qui n’était pas couvert par la ZNIEFF l’est à présent.