La ZNIEFF du Marais de Rieux s’étend de la Base nautique de Rieux au Sud et s’arrête juste avant la
confluence de l’Oust et de la Vilaine, au Nord. Dans sa partie convexe face au fleuve, une boucle d’un
ancien méandre de la Vilaine, le méandre de Quinssignac, qui était obturée et incluse dans le marais, a
fait l’objet d’une reconnexion à la Vilaine.
L’habitat déterminant principal de cette ZNIEFF de type I est un habitat d’intérêt communautaire : les
Prairies subhalophiles thermo-atlantiques (codes Natura 2000 : 1410-3 et CORINE : 15.52), généralement
constituées de plusieurs associations végétales assez imbriquées, suivant les variations
microtopographiques, l’exposition aux crues, et la présence de "lentilles" salées résiduelles, datant de
l’influence des marées qui remontaient la Vilaine jusqu’à ce niveau, avant la construction du barrage
d’Arzal (1970). En situation méso-hygrophile, leur composition est dominée par les graminées et les
trèfles, et l’allure de ces prairies est assez homogène (Carici divisae-Lolietum perennis), en situation plus
humides ces communautés apparaissent plus hétérogènes (Trifolio squamosi-Oenanthetum silaifoliae ;
Ranunculo ophioglossifolii-Oenanthetum fistulosae ; Alopecuro bulbosi-Juncetum gerardii), elles sont
particulièrement diversifiées.
Ces prairies abritent deux espèces végétales protégées, l’une au plan national : la renoncule à feuilles
d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), l’autre en Bretagne : le myosotis de Sicile (Myosotis
sicula), ainsi que plusieurs trèfles peu communs, inscrits sur la Liste rouge armoricaine et également
déterminants pour cette ZNIEFF. Le butome en ombelle (Butomus umbellatus) et la patience maritime
(Rumex maritimus) sont aussi signalés dans le marais, ce sont des plantes rares dans le Morbihan et en
Bretagne.
Une bonne partie de la zone est encore occupée par ces prairies subhalophiles, la part des prairies
naturelles humides ou mésophiles plus classiques est également notable, mais la proportion de prairies
humides artificielles semble plus forte que dans les autres marais (environ 17 % calculé d’après la
cartographie de végétation Natura 2000 - source 57). Les prairies sont entretenues par la fauche dans le cadre
d’une Opération Locale Agri-Environnementale.
La jussie (Ludwigia grandiflora) est particulièrement envahissante dans les fossés et canaux de ce
marais et porte clairement atteinte aux communautés aquatiques et amphibies initiales.
17 espèces de libellules ont été inventoriées au niveau de la Boucle de Quinssignac, dont l’Agrion
mignon - Coenagrion scitulum (espèce déterminante car figurant sur des listes rouges européennes et
françaises). Le grillon des marais - Pteronemobius heydenii, également vu à ce niveau, est un orthoptère
de zones humides localisé.
Les indices de passage de la Loutre (Lutra lutra) ont été relevés en bordure de Vilaine sur ce site.
Les passereaux nicheurs déterminants du marais sont le Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la
Bergeronnette printanière (Motacilla flava) et le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), et
le Gorgebleue à miroir est aussi très probablement nicheur sur la zone. Le Vanneau huppé (Vanellus
vanellus) se reproduit sur le marais.
Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) coléoptère longicorne d’intérêt communautaire est présent dans
les chênes des haies bocagères qui ceinturent le marais. Les indices de présence attribués à une grande
cétoine protégée et prioritaire au sens de la Directive Habitats, le Pique-prune (Osmoderma eremita),
coléoptère saproxylique, ont été repérés en un point de la ZNIEFF près de Rieux (source 57). Les vieux
chênes du bocage de ceinture présentant des cavités seraient donc particulièrement à préserver.
Aménagements réalisés sur la Boucle de Quinssignac : (extrait source 57 - Ouest-Aménagement)
Après avoir effectué une étude de faisabilité de la connexion de l’ancienne boucle avec la Vilaine
(février 2002) et réalisé une étude floristique préalable à cette reconnexion (Comité des Marais, 2001),
l’Institution d’Aménagement de la Vilaine a effectué en 2003 des travaux de réhabilitation du site : mise
en place d’un vannage à doubles vantelles (gestion des périodes de connexion et des niveaux d’eau), de
clôtures barbelées en retrait de berge interdisant l’accès du bétail au milieu, arrachage mécanique de la
jussie. Au cours de cette même année, un état des lieux floristique (Comité des Marais) et faunistique
(Bretagne Vivante – SEPN ; batraciens, avifaune, mollusques aquatiques et odonates) a été réalisé en
vue d’une analyse comparative avec les trois années de suivi environnemental (2004 à 2006) effectuées
dans le cadre d’un Contrat Nature signé avec la Région Bretagne et intervenant après réalisation des
travaux. Ce suivi environnemental a pour objectif de suivre la reproduction du brochet sur le site et
l’impact des travaux sur le milieu et les biocénoses. (...) En 2005, malgré les faibles débits en Vilaine
durant les mois de février et mars, l’accès des géniteurs à la zone humide a été rendu possible par la mise
en place d’une gestion adaptative du vannage. La pêche électrique effectuée début mai a permis de
certifier la reproduction de l’espèce sur le site par la capture de brochetons de l’année.
La ZNIEFF des Marais de Rieux est incluse dans le site d’intérêt communautaire des Marais de Vilaine,
et la ZNIEFF de type II des Marais en aval de Redon.
Le périmètre de la ZNIEFF révisée reste sensiblement le même
qu’auparavant et n’est que retouché : il intègre les haies de la
ceinture du marais, mais n’inclut aucune habitation. La zone
commerciale d’Aucfer établie sur un remblaiement est retirée,
mais la déviation de la départementale D 114 (encore non
représentée sur les cartes) passant à l’Est et au Sud de l’Angle
et coupant le marais est conservée dans la ZNIEFF, car la zone
humide au débouché du Ruisseau de Gléré fait clairement
partie du marais.