Cette ZNIEFF de type I repère l’estuaire sablo-vaseux du ruisseau côtier l’Islet (également dénommé
«Bouche d’Erquy ») qui porte un ensemble de communautés végétales de prés-salés d’une très grande
diversité, classé au 5ème rang des marais maritimes de la façade atlantique française pour sa diversité et
son originalité floristique avec ses nombreuses espèces végétales de marais salé (source n° 53 : J.M. Géhu
1979). La flèche dunaire à pointe libre située sur Sables-d’Or et qui barre partiellement l’estuaire est une
formation en perpétuelle évolution : le flot des marées et les vents dominants provoquent une dérive
régulière du sable d’Est en Ouest, créant ainsi une pointe sableuse qui repousse le cours de l’Islet contre
la falaise des Hôpitaux à l’ouest (source n° 65). Le cordon dunaire se poursuit sur la plus grande partie du
front de mer de Sables d’Or, et lui succède à l’approche de Port Barrier un espace en galets possédant
aussi des intérêts naturalistes multiples.
La station balnéaire de Sables-d’Or-les-Pins en Fréhel a été édifiée sur un vaste ensemble sableux
calcarifère, et dans le tissu urbain des rues, propriétés, et certains jardins peu artificialisés subsistent
diverses stations botaniques de grands intérêts, notamment pour des orchidées très rares ou protégées.
Sont ainsi associés à la ZNIEFF : le terrain de la Chapelle de Sables d’Or, ainsi que le vallon herbeux et
les allées de vieux cyprès et sol à nu encadrés par l’Avenue du Casino et l’Allée Georges V qui lui fait
face (intérêt mycologique très élevé lié aux cyprès et la nature calcaire du sol), et un secteur appartenant
en partie au Golf de Sables d’Or, à des propriétés attenantes, et les espace herbeux de certaines rues les
bordants. Une sensibilisation des propriétaires privés, des gestionnaires du Golf, et de la commune,
serait souhaitable pour mettre en œuvre les meilleures pratiques permettant de conserver durablement ce
patrimoine floristique exceptionnel (fauches suffisamment tardives, hauteurs de tonte à adapter, non
usage d’herbicides, pas de dépôts de déchets verts en certains endroits, aménagements à éviter, etc...).
Bordant l’estuaire à l’Ouest les coteaux en falaise du quartier des Hôpitaux en Erquy présentent
également plusieurs stations botaniques intéressantes, tout comme les rochers isolés de la Roche du
Marais et de la Pointe du Champ du Port. Le littoral des Hôpitaux se poursuit par le massif dunaire de
St-Michel et le cordon de galets qui se trouve en avant, la côte s’élève ensuite à la hauteur du lieu-dit la
Fosse-Eyrand où d’anciennes carrières marquent la côte et sont surmontées par une lande littorale de
grand intérêt, enrichie en bases, et caractérisée par places par un faciès herbeux à brachypode penné.
D’autres landes sèches à ajoncs et bruyères plus classiques mais très typées et sans doute assez stables se
développent sur les hauts de coteaux au niveau de Beaumont en Erquy et au dessus de Port Barrier sur
Fréhel. Plus de 50 % de la superficie de cette ZNIEFF est occupée par des habitats d’intérêt
communautaire.
Huit plantes protégées sont présentes dans la zone, 2 au plan national dont le chou marin (Crambe
maritima) signalé en plusieurs points des différents cordons de galet, et 6 à l’échelle régionale dont
l’hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium) ou les orchidées orchis grenouille
(Coeloglossum viride) et ophrys araignée (Ophrys sphegodes). Au moins 16 autres plantes sont
également déterminantes pour la ZNIEFF parmi lesquelles : la prêle rameuse (Equisetum ramosissimum)
dont les quelques populations du littoral de Penthièvre sont les plus septentrionales du littoral français
(source 62) et est par ailleurs très rare en Bretagne ; le buplèvre grêle (Bupleurum tenuissimum) plante
subhalophile des chemins et digues des marais maritimes (seule station récemment revue dans le
département) ; l’œillet de Nanteuil (Petrorhagia nanteuillii) jusque là non distingué de l’œillet prolifère
et dont le site est la première donnée formelle du Massif armoricain français (la plante est connue de
certaines îles anglo-normandes) ; et l’orchidée acéras homme-pendu (Aceras anthropophorum) dont Sables
d’Or est apparemment l’unique localité indigène pour toute la Bretagne, jusqu’à présent (2009).
Plusieurs espèces de champignons du domaine sableux de Sables d’Or sont aussi particulièrement rares
tels que plusieurs Camarophyllopsis ou le gasteromycète Tulostoma squamosum dont c’est l’unique
station connue en Bretagne.
D’autres groupes de flore restent encore à prospecter ou bien les données existantes à réunir (bryophytes,
lichens, ...).
Plusieurs plantes de pré-salé indiquées dans l’ancienne ZNIEFF (source Géhu ?) seraient à rechercher :
Althaea officinalis, Oenanthe lachenali et Eleocharis bonariensis (= Scirpus amphibius)
Des blockhaus inclus dans la zone sont des gîtes d’hiver pour au moins 2 espèces de chauves-souris : les
Petit et Grand Rhinolophes, d’autres espèces identifiées chassent aux abords du site. L’estuaire de l’Islet
est une zone de nourrissage et de repos pour les oiseaux hivernants ou de passage en migration, la
Fauvette pitchou est nicheuse probable dans les landes du site (et nicheuse certaine sur le Cap Fréhel).
Le Grillon maritime de la Manche (Pseudomogoplistes vicentae subsp. septentrionalis) est signalé de
l’un des cordons de galets du site, cet orthoptère n’est connu en France que de 3 départements du Massif
Armoricain et dans encore peu de localités.
Les enjeux de conservation des espèces et des habitats sont donc très importants et doivent faire face à
une forte pression touristique et urbanistique. En 1982, face à l’urbanisation excessive du bord de mer, le
Département décide d’acheter et de protéger les 5 hectares restant de la flèche dunaire. Il s’est depuis
associé à l’Etat, la commune de Fréhel et l’association des propriétaires des Sables-d’Or pour la mise en
place d’un programme de protection de l’ensemble de la dune. Ainsi, différents aménagements ont été
réalisés : pose de ganivelles, plantations d’Oyats, accès aux plages, maîtrise de l’accès automobile. La
végétation pionnière du front de dune, capable de piéger le sable et de compenser l’érosion de la plage
par les tempêtes d’hiver, peut être protégée efficacement par ces aménagements. Sur l’ensemble du site
en ZNIEFF environ 14 hectares sont propriétés du Département des Côtes d’Armor (Espaces Naturels
Sensibles) : flèche et dune de Sables d’Or (pour partie), dune de St-Michel - les Hôpitaux, dune de la
Vallé-Denis (pp), polder de la Côtière (pp), et la lande de Beaumont.
Le Syndicat des Caps qui réunit actuellement la Communauté de Communes de la Côte de Penthièvre
(Communes d'Erquy et de Plurien), les communes de Plévenon et de Fréhel, et le Conseil Général des
Côtes-d'Armor, est l’opérateur du site Natura 2000 « Cap d’Erquy – Cap Fréhel ». Des mesures de
préservation et de gestion touchant différents milieux d’intérêt communautaire et des espèces visées par
les Directives Européennes « Oiseaux » et « Habitats » sont proposées pour la zone.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le périmètre initial de l’estuaire de l’Islet incluait la flèche
dunaire de Sables d’Or les Pins, il était donc logique de
l’étendre à l’ensemble du cordon dunaire et d’y inclure
quelques secteurs sableux de très grande réputation naturaliste
qui sont plus ou moins en retrait dans l’intérieur (parcelle de la
Chapelle et allées de cyprès, et un secteur du Golf et de la
Ronde du Bois d’Amour). La zone dunaire et des secteurs de
galets et rochers littoraux se poursuivant à l’Ouest depuis la
Pointe du Champ du Port, des landes se trouvant également en
continuité du site (Beaumont, la Fosse-Eyrand), et des secteurs
boisés ou en fourrés abritant des intérêts chiroptèrologiques,
ont été intégrés à la ZNIEFF (fonctionnalité des milieux et
ensemble botanique cohérent à très grande valeur patrimoniale,
orchidées notamment).