ZNIEFF 530006021
CÔTES DE SABLES D’OR LES PINS - LES HÔPITAUX ET ESTUAIRE DE L’ISLET

(n° régional : 00000037)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF de type I repère l’estuaire sablo-vaseux du ruisseau côtier l’Islet (également dénommé

«Bouche d’Erquy ») qui porte un ensemble de communautés végétales de prés-salés d’une très grande

diversité, classé au 5ème rang des marais maritimes de la façade atlantique française pour sa diversité et

son originalité floristique avec ses nombreuses espèces végétales de marais salé (source n° 53 : J.M. Géhu

1979). La flèche dunaire à pointe libre située sur Sables-d’Or et qui barre partiellement l’estuaire est une

formation en perpétuelle évolution : le flot des marées et les vents dominants provoquent une dérive

régulière du sable d’Est en Ouest, créant ainsi une pointe sableuse qui repousse le cours de l’Islet contre

la falaise des Hôpitaux à l’ouest (source n° 65). Le cordon dunaire se poursuit sur la plus grande partie du

front de mer de Sables d’Or, et lui succède à l’approche de Port Barrier un espace en galets possédant

aussi des intérêts naturalistes multiples.

La station balnéaire de Sables-d’Or-les-Pins en Fréhel a été édifiée sur un vaste ensemble sableux

calcarifère, et dans le tissu urbain des rues, propriétés, et certains jardins peu artificialisés subsistent

diverses stations botaniques de grands intérêts, notamment pour des orchidées très rares ou protégées.

Sont ainsi associés à la ZNIEFF : le terrain de la Chapelle de Sables d’Or, ainsi que le vallon herbeux et

les allées de vieux cyprès et sol à nu encadrés par l’Avenue du Casino et l’Allée Georges V qui lui fait

face (intérêt mycologique très élevé lié aux cyprès et la nature calcaire du sol), et un secteur appartenant

en partie au Golf de Sables d’Or, à des propriétés attenantes, et les espace herbeux de certaines rues les

bordants. Une sensibilisation des propriétaires privés, des gestionnaires du Golf, et de la commune,

serait souhaitable pour mettre en œuvre les meilleures pratiques permettant de conserver durablement ce

patrimoine floristique exceptionnel (fauches suffisamment tardives, hauteurs de tonte à adapter, non

usage d’herbicides, pas de dépôts de déchets verts en certains endroits, aménagements à éviter, etc...).

Bordant l’estuaire à l’Ouest les coteaux en falaise du quartier des Hôpitaux en Erquy présentent

également plusieurs stations botaniques intéressantes, tout comme les rochers isolés de la Roche du

Marais et de la Pointe du Champ du Port. Le littoral des Hôpitaux se poursuit par le massif dunaire de

St-Michel et le cordon de galets qui se trouve en avant, la côte s’élève ensuite à la hauteur du lieu-dit la

Fosse-Eyrand où d’anciennes carrières marquent la côte et sont surmontées par une lande littorale de

grand intérêt, enrichie en bases, et caractérisée par places par un faciès herbeux à brachypode penné.

D’autres landes sèches à ajoncs et bruyères plus classiques mais très typées et sans doute assez stables se

développent sur les hauts de coteaux au niveau de Beaumont en Erquy et au dessus de Port Barrier sur

Fréhel. Plus de 50 % de la superficie de cette ZNIEFF est occupée par des habitats d’intérêt

communautaire.

Huit plantes protégées sont présentes dans la zone, 2 au plan national dont le chou marin (Crambe

maritima) signalé en plusieurs points des différents cordons de galet, et 6 à l’échelle régionale dont

l’hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium) ou les orchidées orchis grenouille

(Coeloglossum viride) et ophrys araignée (Ophrys sphegodes). Au moins 16 autres plantes sont

également déterminantes pour la ZNIEFF parmi lesquelles : la prêle rameuse (Equisetum ramosissimum)

dont les quelques populations du littoral de Penthièvre sont les plus septentrionales du littoral français

(source 62) et est par ailleurs très rare en Bretagne ; le buplèvre grêle (Bupleurum tenuissimum) plante

subhalophile des chemins et digues des marais maritimes (seule station récemment revue dans le

département) ; l’œillet de Nanteuil (Petrorhagia nanteuillii) jusque là non distingué de l’œillet prolifère

et dont le site est la première donnée formelle du Massif armoricain français (la plante est connue de

certaines îles anglo-normandes) ; et l’orchidée acéras homme-pendu (Aceras anthropophorum) dont Sables

d’Or est apparemment l’unique localité indigène pour toute la Bretagne, jusqu’à présent (2009).

Plusieurs espèces de champignons du domaine sableux de Sables d’Or sont aussi particulièrement rares

tels que plusieurs Camarophyllopsis ou le gasteromycète Tulostoma squamosum dont c’est l’unique

station connue en Bretagne.

D’autres groupes de flore restent encore à prospecter ou bien les données existantes à réunir (bryophytes,

lichens, ...).

Plusieurs plantes de pré-salé indiquées dans l’ancienne ZNIEFF (source Géhu ?) seraient à rechercher :

Althaea officinalis, Oenanthe lachenali et Eleocharis bonariensis (= Scirpus amphibius)

Des blockhaus inclus dans la zone sont des gîtes d’hiver pour au moins 2 espèces de chauves-souris : les

Petit et Grand Rhinolophes, d’autres espèces identifiées chassent aux abords du site. L’estuaire de l’Islet

est une zone de nourrissage et de repos pour les oiseaux hivernants ou de passage en migration, la

Fauvette pitchou est nicheuse probable dans les landes du site (et nicheuse certaine sur le Cap Fréhel).

Le Grillon maritime de la Manche (Pseudomogoplistes vicentae subsp. septentrionalis) est signalé de

l’un des cordons de galets du site, cet orthoptère n’est connu en France que de 3 départements du Massif

Armoricain et dans encore peu de localités.

Les enjeux de conservation des espèces et des habitats sont donc très importants et doivent faire face à

une forte pression touristique et urbanistique. En 1982, face à l’urbanisation excessive du bord de mer, le

Département décide d’acheter et de protéger les 5 hectares restant de la flèche dunaire. Il s’est depuis

associé à l’Etat, la commune de Fréhel et l’association des propriétaires des Sables-d’Or pour la mise en

place d’un programme de protection de l’ensemble de la dune. Ainsi, différents aménagements ont été

réalisés : pose de ganivelles, plantations d’Oyats, accès aux plages, maîtrise de l’accès automobile. La

végétation pionnière du front de dune, capable de piéger le sable et de compenser l’érosion de la plage

par les tempêtes d’hiver, peut être protégée efficacement par ces aménagements. Sur l’ensemble du site

en ZNIEFF environ 14 hectares sont propriétés du Département des Côtes d’Armor (Espaces Naturels

Sensibles) : flèche et dune de Sables d’Or (pour partie), dune de St-Michel - les Hôpitaux, dune de la

Vallé-Denis (pp), polder de la Côtière (pp), et la lande de Beaumont.

Le Syndicat des Caps qui réunit actuellement la Communauté de Communes de la Côte de Penthièvre

(Communes d'Erquy et de Plurien), les communes de Plévenon et de Fréhel, et le Conseil Général des

Côtes-d'Armor, est l’opérateur du site Natura 2000 « Cap d’Erquy – Cap Fréhel ». Des mesures de

préservation et de gestion touchant différents milieux d’intérêt communautaire et des espèces visées par

les Directives Européennes « Oiseaux » et « Habitats » sont proposées pour la zone.

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos

propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et

localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre initial de l’estuaire de l’Islet incluait la flèche

dunaire de Sables d’Or les Pins, il était donc logique de

l’étendre à l’ensemble du cordon dunaire et d’y inclure

quelques secteurs sableux de très grande réputation naturaliste

qui sont plus ou moins en retrait dans l’intérieur (parcelle de la

Chapelle et allées de cyprès, et un secteur du Golf et de la

Ronde du Bois d’Amour). La zone dunaire et des secteurs de

galets et rochers littoraux se poursuivant à l’Ouest depuis la

Pointe du Champ du Port, des landes se trouvant également en

continuité du site (Beaumont, la Fosse-Eyrand), et des secteurs

boisés ou en fourrés abritant des intérêts chiroptèrologiques,

ont été intégrés à la ZNIEFF (fonctionnalité des milieux et

ensemble botanique cohérent à très grande valeur patrimoniale,

orchidées notamment).