La ZNIEFF des Marais de Béganne et Tréfin s’étend sans discontinuité au Nord de la Vilaine sur le
territoire des communes de Béganne, d’Allaire (au niveau du village d’Ayon), et de Rieux (face à
Tréfin).
L’habitat déterminant principal de cette ZNIEFF de type I est un habitat d’intérêt communautaire : les
Prairies subhalophiles thermo-atlantiques (codes Natura 2000 : 1410-3 et CORINE : 15.52), généralement
constituées de plusieurs associations végétales assez imbriquées, suivant les variations
microtopographiques, l’exposition aux crues, et la présence de "lentilles" salées résiduelles, datant de
l’influence des marées qui remontaient la Vilaine jusqu’à ce niveau, avant la construction du barrage
d’Arzal (1970). En situation méso-hygrophile, leur composition est dominée par les graminées et les
trèfles, et l’allure de ces prairies est assez homogène (Carici divisae-Lolietum perennis), en situation plus
humides ces communautés apparaissent plus hétérogènes (Trifolio squamosi-Oenanthetum silaifoliae ;
Ranunculo ophioglossifolii-Oenanthetum fistulosae ; Alopecuro bulbosi-Juncetum gerardii), elles sont
particulièrement diversifiées.
Ces prairies abritent deux espèces végétales protégées, l’une au plan national : la renoncule à feuilles
d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), l’autre en Bretagne : le myosotis de Sicile (Myosotis
sicula), ainsi que plusieurs trèfles peu communs, inscrits sur la Liste rouge armoricaine et également
déterminants pour cette ZNIEFF.
Les fossés et ruisseaux présents dans le marais sont aussi porteurs d’une flore remarquable, telle que le
flûteau nageant (Luronium natans) espèce protégée en France et d’intérêt communautaire présente près
du site du Rohello, plus précisément dans le ruisseau du marais de Pellouan et le Lavoir de Bonnevin, il
importe donc de ne pas les curer sans précautions, et de recourir à un conseil écologique en cas de
volonté d’intervention sur le lavoir.
La pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris), protégée au plan national et devenue peu commune dans les
zones humides du département a été signalée en 1993 dans la partie Ouest du site où elle est susceptible
d’être revue. D’autres plantes hydrophytes remarquables, comme l’hottonie des marais (Hottonia
palustris), la grande naïade (Najas marina) ou la lentille d’eau sans racines (Wolffia arrhiza) sont
présentes dans la zone.
Assez bien distribuées dans le marais, le long des fossés et en arrière des secteurs entretenus, et facteurs
de diversification importants, mais représentant une faible superficie : les roselières à phragmite, les
roselières à baldingère, et les différentes mégaphorbiaies, sont aussi retenues comme habitats
déterminants de la zone.
D’autres habitats d’intérêts d’intérêt communautaire sont présents localement : pelouse pionnière et
affleurement rocheux (Rohello), prairies humides oligotrophes (le Bignon), etc.
La plus grosse partie de la zone est occupée par des prairies naturelles mésophiles ou humides plus
classiques. Les prairies humides artificielles restent heureusement en proportion assez faible.
Les prairies sont entretenues par la fauche dans le cadre d’une Opération Locale Agri-Environnementale.
La jussie (Ludwigia grandiflora) est présente dans les fossés à plusieurs niveaux, cette plante introduite,
particulièrement envahissante risque de s’étendre, aux dépens d’habitats aquatiques diversifiés et
remarquables.
Parmi les oiseaux nicheurs déterminants du marais, signalons en particulier le Pie-grièche écorcheur
(Lanius collurio) et la Bergeronnette printanière (Motacilla flava).
Les indices de présence ou passage de la Loutre (Lutra lutra) sont relevés aux abords du site du Rohello.
Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) coléoptère longicorne d’intérêt communautaire est présent dans
les chênes des haies bocagères qui ceinturent le marais sur l’amont, ces haies sont incluses dans la zone.
Les indices de présence attribués à une grande cétoine protégée et prioritaire au sens de la Directive
Habitats : le Pique-prune (Osmoderma eremita), coléoptère saproxylique, ont été repérés en un point de
la ZNIEFF près de Champ Clos (source 56). Les vieux chênes du bocage de ceinture présentant des
cavités seraient donc particulièrement à préserver.
Un circuit d’interprétation a été réalisé par la commune de Béganne en 2003 (panneaux au panorama du
Champ Guy à l’extérieur du site, et sur le site du Rohello dans la ZNIEFF), il explicite les pratiques
agricoles anciennes du marais et sensibilise à la préservation de la faune et de la flore.
La ZNIEFF des Marais de Béganne et de Tréfin est incluse dans le site d’intérêt communautaire des
Marais de Vilaine, et la ZNIEFF de type II des Marais en aval de Redon.
Le périmètre de la ZNIEFF couvre un ensemble cohérent du
marais situé en rive droite de la Vilaine, depuis Brédan sur
Béganne en aval, jusqu’au Passage Neuf en Rieux sur l’amont,
il intègre donc dans ce site le Marais de Tréfin. Il s’étend en
largeur depuis les bords de la Vilaine jusque généralement la
"falaise morte" en intégrant les premières haies bocagères