Ce "Marais de Théhillac" décrit dans cette ZNIEFF du Morbihan (110 hectares) fait partie d’un
ensemble plus vaste connu sous le nom de « Marais de Fégréac », qui se développe plus
considérablement à l’Est, de part et d’autre de la rivière Isac sur les communes de Fégréac et Séverac en
Loire-Atlantique (sur 506 hectares). Pour avoir une vue naturaliste d’ensemble de cette zone humide, la
consultation d’autres sources bibliographiques (voir rubrique 15) ainsi que de la ZNIEFF complémentaire
de la région Pays-de-la-Loire : « Marais de Fégréac » est nécessaire (n° DIREN : 11130001, n° SPN :
520120016, année de mise à jour : 1999 ; consultation internet : http://www.pays-de-la-loire.ecologie.gouv.fr).
Le Marais de Théhillac est l’un des marais de la rive gauche de la Vilaine situé en aval de Redon, il est
bordé à l’Est sur l’amont par le Ruisseau du Moulin du Rocher, puis après la confluence, par la Rivière
Isac, important affluent de la Vilaine, et enfin un bras mort de celui-ci (juste avant le barrage du
Vannage de l’Isac situé sur Fégréac - 44). La partie amont du marais dépendant du ruisseau du Moulin
du Rocher est sous l’influence des variations de niveaux d’eau pilotées par l’automate du barrage qui
maintient les consignes du règlement d’eau : niveau d’eau maintenu élevé en hiver dans l’Isac et ses
marais par ajustement des vannes (débit contrôlé), niveau bas en été dans ces mêmes marais assuré par
des pompes qui rejettent l’eau dans la Vilaine (vannes fermées). Le maintien d’un niveau élevé l’hiver
avec maîtrise des variations est en particulier favorable au développement du Brochet (Esox lucius).
L’habitat déterminant principal de cette ZNIEFF de type I est un habitat d’intérêt communautaire : les
Prairies subhalophiles thermo-atlantiques (codes Natura 2000 : 1410-3 et CORINE : 15.52), généralement
constituées de plusieurs associations végétales assez imbriquées, suivant les variations
microtopographiques, l’exposition aux crues, et la présence de "lentilles" salées résiduelles, datant de
l’influence des marées qui remontaient la Vilaine jusqu’à ce niveau, avant la construction du barrage
d’Arzal (1970). En situation méso-hygrophile, leur composition est dominée par les graminées et les
trèfles, et l’allure de ces prairies est assez homogène (Carici divisae-Lolietum perennis), en situation plus
humides ces communautés apparaissent plus hétérogènes (Trifolio squamosi-Oenanthetum silaifoliae ;
Ranunculo ophioglossifolii-Oenanthetum fistulosae ; Alopecuro bulbosi-Juncetum gerardii), elles sont
particulièrement diversifiées. Elles abritent en particulier deux espèces végétales protégées, l’une au plan
national : la renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), l’autre en Bretagne : le
myosotis de Sicile (Myosotis sicula). Le trèfle de Micheli (Trifolium michelianum) inscrit sur la Liste
rouge armoricaine, et protégé en Pays de la Loire, est également déterminant pour cette ZNIEFF.
Ces prairies sont entretenues par la fauche dans le cadre d’une Opération Locale Agri-
Environnementale.
Un autre type de prairie d’intérêt communautaire est localement présent sur ce site (source 54), il s’agit
d’une prairie assimilable aux Prairies maigres de fauche mésophiles à méso-xérophile thermoatlantiques
(codes Natura 2000 : 6510-3 et CORINE : 38.21).
L’Aulnaies à hautes herbes de l'Alnion glutinosae (habitat d’intérêt communautaire prioritaire) est
ponctuellement présent (près de la Noë) dans un vallon humide un peu en retrait du marais, logiquement
inclus dans la zone.
Le restant de la zone est occupé par des prairies humides plus classiques, ou des prairies humides
artificielles. Le long des fossés, canaux ou bras morts, des parvoroselières sont présentes, le butome en
ombelle (Butomus umbellatus) peut s’y rencontrer, c’est une plante très rare en Morbihan et en
raréfaction généralisée en France (source 55). Le fond du site près de la Haie Basse est occupé par une
peupleraie et de la saulaie.
Parmi les oiseaux nicheurs déterminants du marais, signalons en particulier le Pie-grièche écorcheur
(Lanius collurio) et la Bergeronnette printanière (Motacilla flava).
Les indices de présence ou de passage de la Loutre (Lutra lutra) sont relevés aux abords de la
confluence Isac-Vilaine et sur le Ruisseau du Moulin du Rocher.
Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) coléoptère longicorne d’intérêt communautaire est présent dans
les chênes des haies bocagères qui ceinturent le marais sur l’amont, ces haies sont incluses dans la zone.
La ZNIEFF du Marais de Théhillac est incluse dans le site d’intérêt communautaire des Marais de
Vilaine, elle est en relation fonctionnelle avec la ZNIEFF amont de la Lande et marais tourbeux de la
Haie (Théhillac 56), et la ZNIEFF Marais de Fégréac déjà évoquée (44).
Le nouveau périmètre de ce marais, réduit au Morbihan, permet
de conserver sa précision à l’inventaire régional des ZNIEFF
de Bretagne, il est complémentaire du périmètre décrit en
Région Pays de la Loire où se poursuit la zone humide.