La ZNIEFF type II de la Baie de Lancieux couvre plus précisément la Baie de la Beaussais, celle-ci
porte une vaste zone sablo-vaseuse découverte par la marée, bordée de prés salés découpés par les
chenaux de divers ruisseaux. En arrière des digues sont présents des polders : le polder des Petits
Hotieux en St-Jacut, assez asséché mais conservant des secteurs intéressants dans sa partie Sud ; le
polder de Ploubalay acquis par le Conservatoire du Littoral (67,5 ha protégés dont environ 59 sont retenus
dans la ZNIEFF) à présent en prairies permanentes naturelles ou plus ou moins artificialisées, ayant en
particulier un rôle d’alimentation complémentaire nécessaire à la Bernache cravant ; le polder encore
intensivement cultivé en maïs situé sur Lancieux mais dont les fossés en plusieurs endroits témoignent
des potentialités, notamment floristiques, que pourrait avoir ce secteur, qui n’est pas à l’abri de rentrées
maritimes. Au Nord-Est de la zone se tient le Tertre Corlieu, haut lieu naturaliste, environné par la dune
et le marais de la Briantais, et qui sont partiellement protégés par un arrêté de protection de biotope et un
peu plus complètement par les acquisitions foncières du CEL à ce niveau également (28 ha acquis au
31/12/2009). Ce site important sur Lancieux ainsi que la Pointe de la Justice et la Dune de la Manchette
sur St-Jacut, sont inscrits en ZNIEFF de type I (voir ces fiches). Les listes d’espèces suivantes reprennent
aussi partiellement le patrimoine naturaliste de ces 2 sites (complètement dans le cas de la liste des
espèces déterminantes).
La baie avec ses vasières, prés-salés et polders présente un grand intérêt ornithologique notamment en
hiver et aux saisons de migrations. Plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux y ont été observées.
L’ensemble du site est en particulier de valeur nationale pour la Bernache cravant (Branta bernicla),
cette petite oie marine s’y déplace en fonction du niveau de la marée pour optimiser l’exploitation des
ressources alimentaires. La présence des autres anatidés demeure aléatoire et peu durable du fait d’une
pression de chasse élevée (6 gabions) créant un dérangement récurrent (MAHÉO source n° 56). Le
Bécassine des marais (Gallinago gallinago) atteint des effectifs remarquables en hivernage par grands
froids (source ONC, transmis par D. Halleux). Plusieurs autres oiseaux d’eau bien qu’ayant des effectifs en
hivernage qui n’atteignent pas complètement les seuils déterminants pour la ZNIEFF sont aussi à
remarquer : le Bécasseau variable, le Grand Gravelot, le Harle huppé, etc.
Plusieurs couples de Tadorne de Belon sont nicheurs autour des polders.
Une population naturelle de Lièvre d’Europe se reproduit sur le Polder de Ploubalay.
Cette même zone atteint aussi un intérêt botanique de niveau national (GEHU-1985) avec sa végétation
des prés-salés. Si sur l’ensemble de la zone, avec les ZNIEFF de type I, une vingtaine de plantes sont
déterminantes (dont 8 sont protégées), celles distribuées plus particulièrement autour de la baie et qu’il
faut signaler ici sont :
- la puccinellie fasciculée (Puccinelia fasciculata) cette graminée de bordure de schorre et de polders
n’est actuellement présente que dans les environs de l’Arguenon et de la Baie de Lancieux pour les
Côtes d’Armor et reste très rare ailleurs en Bretagne. Un recensement précis de ses stations dans le site
serait à mener, par exemple pour la préserver d’éventuels travaux futurs autour des digues.
- le statice normand (Limonium normannicum) plante de rochers littoraux à la limite des plus hautes
mers ou des hauts de schorres sablo-vaseux (présent dans ces 2 biotopes dans la zone) est une plante
endémique du golfe normano-breton. Il est considéré rare dans les Côtes d’Armor et plus encore en Ille-
et-Vilaine, et n’est pas présent ailleurs en Bretagne.
- l’arroche à long pédoncule (Atriplex longipes) est une plante protégée en France, qui est présente aussi
dans le site, sur Trégon.
Un trèfle rare, de prairies saumâtres : Trifolium michelianum, était inscrit dans la première fiche
ZNIEFF, pour l’instant inconnu du département il doit rester en mémoire lors de prospections futures.
Plusieurs autres espèces, notamment des plantes aquatiques de mares et fossés salés ou saumâtres
(Ruppia spp) signalées sur le site n’ont pas été revues récemment.
Le polder de Ploubalay est constitué d'herbages exploités par des agriculteurs en convention avec le
Conservatoire du littoral. La Communauté de Communes Côte d'Emeraude en est le gestionnaire.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Les limites du nouveau périmètre de la baie sont affinées dans
sa partie terrestre. Les 2 principaux ajouts concernent le Polder
de Ploubalay propriété du Conservatoire du Littoral (CEL), et
les cultures sur polder de Lancieux situées dans le périmètre
d’acquisition approuvé du CEL, et qu’il serait bon de voir
convertir en prairie permanente. Les boisements situés plus en
arrière n’ont pas été retenus. Cette zone contient entièrement 2
ZNIEFF de type I : le Tertre Corlieu sur Lancieux et la Dune
de la Manchette - Pointe de la Justice en St-Jacut-de-la-Mer. Le
Port du Châtelet n’a pas été repris dans la zone.