ZNIEFF 530006462
ETANG DE BOSMELEAC

(n° régional : 00000403)

Commentaires généraux

L'Étang de Bosméléac est placé sur le cours amont de la Rivière l’Oust, à environ 8 kilomètres de sa source. Ce plan d’eau est la conséquence de la retenue d’eau du barrage de Bosméléac, construit sur l'Oust en 1832 pour alimenter la rigole d'Hilvern : très long bief de dérivation de l'Oust qui serpente sur 64 kilomètres entre Bosméléac (commune d'Allineuc) et Hilvern (commune de Saint-Gonnery dans le Morbihan) et avait pour objet d'alimenter le Canal de Nantes à Brest, à l'endroit où ce dernier fait la jonction entre les vallées de l'Oust et du Blavet. Ce plan d’eau est à présent propriété de la Région Bretagne. L’étang et ses abords constituent un site inscrit, depuis le 1er mars 1943.

Flore et végétation : le plan d’eau et sa végétation atteignent 69 hectares environ (53 ha d’eau libre incluant la végétation amphibie de bordure, et 16 ha de végétation rivulaire : ceintures d’hélophytes, prairies et saulaies marécageuses, mésotrophes). C’est la queue principale de l’étang (de l’Oust, près de la Ville Jean) qui semble avoir la dynamique la plus forte et progresse sensiblement vers l’aval, la phalaridaie (formation à baldingère Phalaris arundinacea) y domine. Plusieurs plantes de milieux oligotophes signalées dans la version précédente de la ZNIEFF n’ont pas été revues.

Malgré des pentes relativement fortes, mais donc peu envasées, un liseré de végétation amphibie existe sur une grande partie de l’étang, dominé par une plante protégée à l’échelle nationale : la littorelle (Littorella uniflora). Dans les secteurs plus envasés qui découvrent en période d’étiage, se trouve une rare graminée annuelle : le coléanthe délicat (Coleanthus subtilis) protégée et d’intérêt communautaire, qui fait partie des taxons à très forte valeur patrimoniale pour la Bretagne pour lesquelles des mesures de conservation sont étudiées. D’autres plantes repérées dans ce site sont peu communes, telle que la lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia).

Faune : l’avifaune du site est assez intéressante, c’est surtout un lieu d’hivernage d’intérêt croissant pour certains canards de surface : canard siffleur (jusqu’à 72 comptés durant l’hiver 2004), sarcelle d’hiver (jusqu’à 80 l’hiver 2005), ou différents limicoles (dont 175 pluviers dorés en janvier 2002). Le grèbe huppé est probablement nicheur. L’Étang de Bosméléac fait partie du réseau d’observations périodiques des oiseaux d’eau hivernants du programme « Wetlands » auquel le Groupe d’Études Ornithologiques des Côtes d’Armor (GEOCA) participe (sources 57 et 58).

Cette zone est fréquentée par la Loutre d’Europe ; le bassin versant de l’Oust est l’un des nouveaux bassins versants (depuis l’inventaire régional de 1986-1990) où l’espèce est en reconquête et y existe une population sédentaire (source 61).

Une gestion des niveaux d’eau devrait être étudiée avec le Conseil Régional, pour permettre au coléanthe délicat d’accomplir complètement son cycle biologique à l’automne (production de nouvelles graines), et ainsi garantir durablement sa conservation dans le site.

Lien avec d’autres ZNIEFF : une autre ZNIEFF de type I se trouve au contact de l’étang de Bosméléac immédiatement en aval du barrage : « l’Oust en aval de Bosméléac » (n° 00000605).

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de cette ZNIEFF n’est modifié qu’à la marge. Le contour de la zone naturelle s’arrête après les talus et haies bocagères séparant le plan d’eau de la zone agricole, ou à la rupture de pente du haut des petits coteaux boisés de bordure, le cas échéant. Les zones humides environnant les queues de l’Oust et du Ruisseau du Mottay sont incluses dans la zone un peu plus largement, comprenant localement des prairies humides artificialisées.La ZNIEFF au contact : « l’Oust en aval de Bosméléac » reste bien individualisée de celle-ci pour des raisons d’habitats et d’espèces déterminantes (poissons et oiseaux) bien différentes.